Le ministre iranien des Affaires étrangères a déconseillé aux États-Unis et au régime israélien de tenter d'éliminer la Résistance palestinienne de la bande de Gaza.
Hossein Amir-Abdollahian a fait cette remarque devant des journalistes à Moscou mardi 5 décembre à la fin de la 12e réunion annuelle des ministres des Affaires étrangères des cinq États riverains de la mer Caspienne, « Caspian Five ».
« Les États-Unis et le régime sioniste sont incapables d'éliminer le Hamas et la Résistance, et de prendre des décisions à la place des peuples de Palestine et de Gaza », a-t-il déclaré.
Le Hamas « est au sommet de sa popularité aujourd'hui. La Résistance a une grande capacité à résister à cette situation pendant des mois et à poursuivre ses attaques [de représailles] de jour et de nuit contre les atrocités des sionistes ».
Les États-Unis pensent qu'ils peuvent prendre des décisions à la place du peuple palestinien quant à la manière de gérer Gaza après la guerre, a-t-il noté.
Le responsable iranien a cependant conseillé à Washington de cesser de poursuivre son « erreur stratégique » : « Laissez la Palestine aux Palestiniens et [ainsi] évitez une autre grande défaite régionale pour les États-Unis, en particulier à l'approche des élections présidentielles. »
Prenant la parole à la 12e réunion ministérielle des cinq États riverains de la Caspienne, le chef de la diplomatie iranienne a appelé à un arrêt urgent de l’agression israélienne en cours contre la bande de Gaza, et souhaité que les organisations internationales jouent un rôle plus actif pour traduire en justice les autorités du régime occupant pour crime de guerre.
Rappelons que le bilan des victimes de la guerre menée par Israël est de plus de 16 000 morts palestiniens, dont des femmes et des enfants, depuis le début de l'opération Tempête d’Al-Aqsa, le 7 octobre dernier.
Appelant à une pression internationale sur Israël pour qu'il lève le blocus de la bande de Gaza, Amir-Abdollahian a déclaré : « Arrêtez l'exportation de marchandises vers les territoires palestiniens occupés et boycottez les marchandises fabriquées en Israël ; c’est le moins que nous puissions faire pour la population de la bande de Gaza. »
La République islamique reconnaît le droit du peuple palestinien à résister à l'occupation israélienne dans le cadre du droit international et des résolutions des Nations Unies, son droit à l'autodétermination, la formation d'un État palestinien avec Qods pour capitale et le retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie.
« La mer Caspienne devrait être un véritable symbole d'amitié »
Le ministre iranien a appelé à davantage de coopération maritime entre les cinq pays riverains de la mer Caspienne.
Toutes les décisions concernant les questions liées à la mer Caspienne doivent être prises avec le « consensus et l'accord » des cinq États côtiers que sont l'Iran, la Russie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan.
« Pour faire de la mer Caspienne un véritable symbole d'amitié, de progrès et de développement, nous devons renforcer autant que possible l'interaction collective et la coopération », a-t-il ajouté.
Amir-Abdollahian a également évoqué les défis environnementaux auxquels sont confrontés la mer Caspienne et ses États côtiers, tels que la baisse alarmante de son niveau d'eau.
En allusion à la nécessité de préserver l'environnement et les ressources de la mer Caspienne pour les générations futures, il a indiqué : « La mer Caspienne est considérée comme une région stratégique car elle constitue le lien entre les corridors Nord-Sud et Est-Ouest. »
« La sécurité dans la mer Caspienne est dans intérêt collectif de tous les pays riverains », a-t-il ajouté.
Création d'un secrétariat
Le ministre iranien des Affaires étrangères a également appelé à la création d'un secrétariat ou d'une organisation capable de gérer et de superviser la coopération entre les cinq États riverains de la Caspienne.
« La République islamique d'Iran salue le développement d'une économie bleue et les investissements conjoints dans les domaines du transport maritime, des ports, de la pêche, du tourisme maritime, la création de zones de libre-échange et l'exploitation raisonnable et durable des ressources biologiques de la mer Caspienne », a-t-il souligné.
M. Amir-Abdollahian a quitté Téhéran pour Moscou lundi pour participer à la réunion ministérielle des « Caspian Five » qui s'intéresse aux questions majeures liées à la mer Caspienne, telles que la sécurité, le commerce, l'énergie, l'environnement et les questions juridiques.
Au cours de la dernière décennie, l'Iran a privilégié la consolidation de ses relations avec les pays voisins. Le pays a adhéré à plusieurs coalitions économiques internationales et conclu des accords stratégiques historiques en vue de lutter contre l'unilatéralisme occidental.
