La Russie et la Chine ont empêché l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU rédigée par les États-Unis, selon laquelle Israël, qui a tué plus de 7 000 personnes dans le cadre de sa guerre en cours contre Gaza, a agi en « légitime défense ».
Le projet a été soumis au vote mercredi 25 octobre. Les Émirats arabes unis ont également voté non, tandis que 10 membres ont voté pour et que le Brésil et le Mozambique se sont abstenus.
Le Conseil de sécurité a ensuite voté sur un projet de résolution russe appelant à un cessez-le-feu humanitaire et exhortant Tel-Aviv à annuler immédiatement ses ordres d'évacuation forcée donnés aux civils palestiniens, les exhortant de quitter le nord de Gaza et de se diriger vers le sud.
Seuls la Russie, la Chine, les Émirats arabes unis et le Gabon ont voté en faveur du projet, tandis que neuf membres se sont abstenus et que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont voté non.
L’adoption d’une résolution exige au moins neuf voix pour, sans qu’aucun membre permanent du Conseil n’y appose son veto.
Mercredi également, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a regretté que la mort de milliers d'enfants dans la bande de Gaza n'ait pas suffi à convaincre l'Occident de soutenir une résolution exigeant un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne sous blocus.
« C'est la chose la plus évidente et la plus simple à faire dans cette situation : simplement produire une déclaration, une résolution, un document avec un appel unifié au cessez-le-feu, au règlement de la situation, etc. », a-t-elle déclaré dans un entretien avec la Radio Sputnik.
« Même ces chiffres (le nombre de victimes parmi les mineurs palestiniens) ne peuvent pas contraindre certaines forces politiques occidentales à revenir à la raison et à comprendre ce qui se passe », a regretté Zakharova.
Ce faisant, le président russe Vladimir Poutine a averti que la guerre entre Israël et les Palestiniens à Gaza pourrait s'étendre bien au-delà de l'Asie de l’Ouest si l'effusion de sang dans la région ne pouvait pas s'arrêter rapidement.
S’exprimant mercredi lors d'une réunion avec des chefs religieux russes de différentes confessions au Kremlin, Poutine a déclaré qu'il était injuste que des femmes, des enfants et des personnes âgées innocents à Gaza soient punis par Israël.
« Notre tâche aujourd'hui, notre tâche principale, est de mettre fin à l'effusion de sang et à la violence », a déclaré Poutine, selon un compte rendu de la réunion du Kremlin.
« Sinon, une nouvelle escalade de la crise serait lourde de conséquences graves, extrêmement dangereuses et destructrices. Et pas seulement pour la région du Moyen-Orient, elle pourrait s'étendre bien au-delà des frontières du Moyen-Orient », a-t-il averti.
Le président russe a fustigé certaines puissances occidentales, affirmant qu’elles cherchaient à provoquer une nouvelle escalade et à entraîner autant d’autres pays et peuples que possible dans le conflit.
Poutine a affirmé que l'objectif est de « lancer une véritable vague de chaos et de haine mutuelle, non seulement au Moyen-Orient mais aussi bien au-delà des frontières de la région».
« À cette fin, ils tentent, entre autres, de jouer sur les sentiments nationaux et religieux de millions de personnes », a-t-il ajouté.
Selon Poutine, la Russie continue de plaider en faveur d'une solution à deux États à la question palestino-israélienne ; ce qui est selon ses dires « le seul moyen de parvenir à un règlement à long terme ».
Il a déclaré qu'Israël avait eu tort de continuer à bombarder Gaza en réponse à l'attaque du Hamas.
Poutine a dénoncé « le principe notoire de la responsabilité collective lorsque des personnes âgées, des femmes, des enfants, des familles entières et des centaines de milliers de personnes se retrouvent sans abri, sans nourriture, sans eau, sans électricité et sans soins médicaux ».
Israël a lourdement bombardé la bande de Gaza depuis le 7 octobre, faisant plus de 7 000 morts, dont plus de 3 000 enfants, tous recensés au cours de ses seuls 19 jours d'agression.
Les frappes du régime s’accompagnent d’un siège paralysant de Gaza. Israël a également interdit tout transport de carburant vers la bande de Gaza.
Le nombre croissant de victimes du à l'intensification des bombardements du régime survient alors que les établissements médicaux de la bande de Gaza ont été contraints de fermer en raison des dégâts subis, selon les responsables de la santé.
Plus de 40 centres médicaux ont dû interrompre leurs activités après avoir manqué de carburant ou avoir été endommagés par les raids aériens israéliens.
Les bombardements ont détruit des milliers de bâtiments et laissé plus d’un million de personnes déplacées dans l’une des régions les plus densément peuplées du monde, largement privée d’eau, de nourriture et d’autres produits de base.
Les agences humanitaires ont averti qu'une catastrophe humanitaire se déroulait dans le territoire assiégé.