Alors que des informations font part du projet de l'OTAN, dirigée par les États-Unis, d'ouvrir un bureau de liaison pour la région Asie-Pacifique, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré que son pays « s'opposerait à l'élargissement gratuite des alliances militaires et à la réduction de l'espace de sécurité d'autres pays ».
Il a ajouté que la Chine chercherait à « résoudre les divergences et les différends entre les pays par le dialogue et la consultation », sans nommer les nations en question dans les deux cas.
Ses remarques interviennent alors que le journal Nikkei a déclaré en juin que l'OTAN prévoyait d'établir un bureau de liaison à Tokyo, au Japon, d'ici 2024.
La proposition était censée être adoptée lors du sommet de l'OTAN en juillet en Lituanie, mais le quotidien a rapporté plus tard que le bloc s'efforcerait de finaliser la décision d'ici la fin de l'année, malgré l'opposition de la France à cette idée.
La Chine a averti que toute tentative d’établir une alliance militaire de type OTAN dans la région Asie-Pacifique plongerait la région dans « un tourbillon de conflits ».
Les observateurs ont également averti que l’alliance dirigée par les États-Unis ne se limitait plus à ses missions militaires traditionnelles et qu’elle étend de manière agressive sa présence dans la région Asie-Pacifique en vue d’assiéger la Chine.
Ce plan intervient alors que l'expansion de l'OTAN vers l'Est, vers les frontières russes, est en partie imputée à la guerre en Ukraine.
Wang a fait ces remarques alors qu'il dévoilait un vaste programme définissant les objectifs de la politique étrangère chinoise pour les années à venir.
« Construire une communauté de destin pour l'humanité est la voie à suivre pour tous les peuples du monde », peut-on lire dans le document politique publié par l'agence de presse chinoise Xinhua.
« Cependant, ce n'est pas un objectif qui peut être atteint du jour au lendemain, et la route ne sera pas facile », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous devons déployer des efforts inlassables et aller de l'avant avec persévérance. »
Le document, qui « dessine un nouveau projet pour un monde meilleur », fait également référence à la guerre en Ukraine et réitère une prise de position en plusieurs points publiée par la Chine plus tôt cette année qui appelle à un « règlement politique » du conflit.
« Les conflits et les guerres n'ont pas de vainqueur », lit-on dans le nouveau document,qui ajoute qu'« il n'existe pas de solution simple à une question complexe ».
Les alliés occidentaux de Kiev ont averti que la proposition chinoise pourrait permettre à la Russie de conserver une grande partie du territoire qu’elle a conquis en Ukraine.
Plus loin dans ses remarques, Wang a refusé de confirmer si le président chinois Xi Jinping se rendrait aux États-Unis pour une réunion avec son homologue américain Joe Biden en marge du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) en novembre.
« En ce qui concerne votre question sur les modalités de participation à l'APEC nous sommes en communication avec toutes les parties et ferons une annonce officielle en temps voulu », a-t-il déclaré aux journalistes.
Plus tôt ce mois-ci, Xi a évité de rencontrer Biden car il n’a pas assisté au sommet du G20 en Inde.
La dernière fois que les deux présidents se sont rencontrés, c'était en marge du sommet du G20 en Indonésie en novembre.
Les relations de Pékin avec Washington sont à leur plus bas niveau depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux gouvernements en raison de différences persistantes allant du commerce et de la technologie à la sécurité régionale et aux conflits territoriaux.