Le chargé d’affaires suisse à Téhéran a été convoqué par la diplomatie iranienne après l’annonce du déchargement de la cargaison de pétrole iranien bloquée aux larges des côtes du Texas.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé ce lundi 28 août que le chargé d'affaires suisse à Téhéran en tant que protecteur des intérêts américains en Iran, a été convoqué au ministère suite au déversement de sa cargaison de pétrole. Deux notes officielles de protestation lui ont été remises.
Il y a quelques temps, les médias américains ont fait part du déchargement de la cargaison de pétrole iranien bloqué au large des côtes du Texas et de son transfert vers d’autres navires.
« Que le gouvernement américain sache que les violations et les attaques contre les intérêts de la nation iranienne ne resteront pas sans réponse. Cette mesure non constructive va au rebours de l’accord qui a été récemment conclu dans le cadre de l’échange de prisonniers », a fait savoir le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanaani.
« Le gouvernement américain exprime d’une part sa volonté de procéder à un dialogue direct avec l’Iran, censé régler les différends nucléaires afin de parvenir à l’exécution du Plan global d’action conjoint (PGAC), alors qu’on est témoin en même temps de l’imposition de nouvelles sanctions et du déchargement du pétrole saisi et bloqué de l’Iran. De telles mesures contredisent les messages qu’ils (les Américains) transmettent à l’Iran faisant part de leur disponibilité à un dialogue direct et à un retour à l’accord nucléaire. »
Un pétrolier saisi au large des côtes du Texas transportant du pétrole iranien a été déchargé quelques jours seulement après qu'un groupe bipartisan de législateurs américains a écrit une lettre à la Maison Blanche remettant en question ce retard, a écrit le 21 août Fox News.
« Enfin, après des mois de retard, l'administration Biden a écouté mon appel bipartisan à l'action et a signalé à l'Iran que les États-Unis ne feraient pas preuve de complaisance face aux menaces iraniennes », a déclaré à Fox le sénateur Joni Ernst, républicain de l'Iowa.
Ernst était l'un des nombreux législateurs des deux partis qui ont écrit la semaine dernière une lettre au président Biden exigeant des réponses sur le retard du déchargement du pétrolier Suez Rajan, qui avait été saisi au large de Galveston, au Texas, en mai et était soupçonné de transporter le pétrole iranien sanctionné.
Selon un rapport de Reuters, les craintes de représailles iraniennes seraient responsables du retard dans le déchargement du pétrolier, un haut commandant de la marine du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ayant averti le mois dernier que le pays ciblerait toute compagnie pétrolière qui saisirait le brut du Suez Rajan.
Suez Rajan, un pétrolier battant pavillon des Îles Marshall, est ancré au large de Galveston, à environ 80 km de Houston, depuis le 30 mai, incapable de décharger.
Mais dimanche, le pétrolier MR Euphrate, battant pavillon libérien, était en attente à côté du Suez Rajan pour effectuer un transfert de navire à navire et évacuer le pétrole brut, selon les données de suivi des navires de Refinitiv Eikon.
Suez Rajan, un navire Suezmax, nécessite qu'une compagnie maritime transfère le brut vers des navires plus petits, car sa taille et son poids l'empêchent d'entrer directement dans le port.
Le ministère américain de la Justice, la Garde côtière et le ministère de la Sécurité intérieure n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Les entreprises américaines ont « littéralement peur » de décharger le contenu du pétrolier, ont déclaré des membres du Congrès américain, se référant à des rapports publiés soulignant que le pétrolier est localisé au large du Texas depuis environ 11 mois et qu’il transporte environ 800 000 barils de pétrole iranien.