Quelque 300 camions sont arrivés à Niamey le 20 août, chargés de produits alimentaires. Le blocus économique décrété après le coup d’État du 26 juillet commence à toucher les denrées vitales et les fournitures médicales.
Un convoi d’environ 300 camions principalement chargés de produits alimentaires est arrivé à Niamey, le 20 août, en provenance du Burkina Faso. Le Niger est sous le coup de sanctions imposées par plusieurs voisins ouest-africains depuis le coup d’État survenu le 26 juillet dernier.
« Autour de 300 camions sont arrivés » à Niamey, selon le directeur régional des douanes, le colonel Adamou Zaroumeye. Ils « viennent du Burkina Faso et transportent en grande partie des produits alimentaires », du « sel, du maïs » et des produits ménagers, a-t-il précisé, estimant qu’il s’agissait d’une « bouffée d’oxygène » pour le Niger.
La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger le 30 juillet, en réponse au coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26. Le Bénin et le Nigeria ont fermé leurs frontières, perturbant l’approvisionnement du Niger.
Les forces armées burkinabè puis nigériennes ont assuré la sécurité du convoi, selon les autorités nigériennes. Un des chauffeurs présents dans le convoi a indiqué être parti de Kaya au Burkina Faso jusqu’à Dori, une ville située dans l’est du pays, avant de passer la frontière du Niger près de la localité de Tera, avant de continuer jusqu’à Niamey.
Le Burkina Faso, dirigé lui aussi par des militaires arrivés au pouvoir par un coup d’État et également suspendu de la Cédéao, s’est montré rapidement solidaire des membres de la junte militaire au Niger. Le Programme alimentaire mondial (PAM), agence alimentaire des Nations unies, a averti que les sanctions régionales et les fermetures de frontières « affectaient grandement l’approvisionnement du Niger en denrées alimentaires vitales et en fournitures médicales ».
Ce développement survient alors que l’Union africaine a suspendu mardi le Niger de toutes les activités du bloc après le coup d’État militaire et a réitéré son appel à la junte pour qu’elle libère le président déchu Mohamed Bazoum. La décision a été annoncée mardi 22 août après une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
Cependant, l’UA a déclaré qu’elle réexaminait le plan d’action de la Cédéao et a appelé tous ses États membres et la communauté internationale à ne prendre aucune mesure visant à légitimer la junte militaire du Niger.
« Nous étudions la décision de la Cédéao de préparer des forces à déployer au Niger et la Commission africaine évaluera ses répercussions », indique le communiqué. « Nous rejetons fermement toute ingérence extérieure de quelque parti ou pays que ce soit dans les affaires du continent, y compris les sociétés militaires privées ».
Samedi dernier, la Cédéao a envoyé une délégation à Niamey, la capitale du Niger, pour négocier avec la junte du Niger afin de restaurer Bazoom au pouvoir, mais elle a rejeté la demande de la Cédéao.
Auparavant, les pays du Burkina Faso et du Mali, qui, comme le Niger, sont gouvernés par une junte militaire, avaient déclaré que toute intervention militaire au Niger signifierait une déclaration de guerre contre les deux pays.
La télévision nationale du Niger a annoncé ces derniers jours que le Burkina Faso et le Mali avaient déployé des avions de combat dans la capitale du pays.