En France, les services d’urgence sont confrontés à la pire situation jamais enregistrée. Ils connaissent une crise majeure en raison d’un manque de moyens et de personnel.
Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, a alerté ce mardi sur « la situation plus grave que l'été dernier » dans les services d'urgences, touchés par un manque de personnel. Il a souligné que tous les départements étaient concernés ainsi que des zones touristiques en pleine saison.
Aux urgences, « la situation est plus grave que l'été dernier » en France, a estimé mardi 15 août Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France sur Europe1, soulignant que tous les départements sont touchés mais aussi des zones touristiques en pleine saison.
Pour Marc Noizet, « la nouveauté est que des zones extrêmement touristiques (...) sont aujourd'hui en très, très grande précarité », citant Les Sables-d'Olonne (Vendée) ou Arcachon (Gironde) « où ils ont été obligés de mettre en place sur le parking devant l'hôpital une structure où les médecins font de la petite traumatologie pour alléger les urgences » ou encore Saint-Tropez (Côte d'Azur) « qui a failli fermer son service d'urgences ».
Quant aux assistants de régulation médicale (ARM), premiers à décrocher les appels au Samu et en grève dans 69 des 100 "centres 15" départementaux, « ils sont mal rémunérés, ont des problématiques d'avancement dans leur carrière et d'adéquation de leur nombre par rapport au flux », a-t-il exposé. « Il y a une vraie problématique, le ministre le reconnaît, maintenant il faudrait que les choses avancent », a lancé Marc Noizet.
Cela survient alors qu’un nourrisson hospitalisé dans les Hauts-de-Seine, près de Paris, a dû être transféré au cours du week-end du 12 au 13 août jusqu'à Rouen parce qu'il n'y avait pas de place disponible dans les services de réanimation pédiatrique de la région. Ce transfert en plein été, hors épidémie de bronchiolite, est un nouvel exemple des difficultés auxquelles sont confrontés soignants et patients. Pour les équipes du SMUR qui ont pris en charge cet enfant, c'est inadmissible.
Pour Gilles Jourdain, le responsable médical du SMUR pédiatrique des Hauts-de-Seine, ce devait être une intervention classique. Un nourrisson est atteint de bronchiolite, son état se dégrade et il faut alors lui trouver une place en réanimation : « On fait le tour des services de réanimation pédiatrique d'Île-de-France, zéro place. On refait un deuxième tour en disant "non, mais là, c'est vraiment problématique, tu ne peux vraiment pas nous trouver de la place". Et au bout du compte, pas de place ». Il n'y avait aucun lit disponible dans l'un des cinq hôpitaux spécialisés d'Île-de-France.
« Il y a une tension depuis plusieurs jours. On a à peu près un tiers des lits qui sont fermés donc cela réduit considérablement l'offre de soins. Quand on se dit qu'aujourd'hui, en plein été, on n'a pas de place, qu'est-ce que ce sera quand l'épidémie [de bronchiolite] arrivera ? », questionne Azzeddine Ayachi, coordonnateur de la Fédération SAMU-SMUR pédiatrique AP-HP. Les soignants attendent d'ailleurs beaucoup du Beyfortus, un traitement préventif qui pourrait endiguer l'épidémie de bronchiolite à l'hiver 2023.