L’Iran a une fois de plus exclu la possibilité d’engager des négociations directes avec les États-Unis, affirmant que l’usage continu de la pression et des menaces par Washington était fondamentalement incompatible avec une diplomatie qui se respecte.
Lors d’un point de presse hebdomadaire qui s’est tenu ce lundi 14 avril, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a souligné la position inébranlable de Téhéran sur la nécessité d’un dialogue indirect avec médiation, à la lumière des violations de longue date des normes internationales par les États-Unis.
« Les négociations directes ne sont ni utiles ni acceptables pour l’Iran », a déclaré M. Baghaï, avant de réitérer que « tant que le langage de la pression et de la menace perdurera, les négociations directes n’auront pas lieu ».
Le responsable iranien n’a pas manqué de rappeler que les politiques d’intimidation des États-Unis avaient constamment sapé tant les principes que la mise en application du droit international.
Washington mène une rhétorique hostile et impose des sanctions illégales et unilatérales à l’encontre de la République islamique, ce qui, selon lui, « ouvre la voie à la disparition des normes internationales », précisant que la Charte des Nations unies interdit explicitement le recours à la force dans les relations internationales.
Pression et diplomatie sont incompatibles
Il est impossible de prétendre vouloir négocier tout en poursuivant une politique de pressions, de sanctions et de menaces, a déclaré Baghaï, en ajoutant : « Cette approche n’est en aucun cas acceptable et nous avons clairement exprimé notre position. »
Si les négociations se déroulent actuellement de manière indirecte, c’est, a précisé le porte-parole, parce que pour l’Iran, l’approche coercitive de Washington est inacceptable.
Les remarques du représentant officiel de l’Iran font écho aux propos du ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui a déclaré plus tôt ce mois-ci que les discussions avec les États-Unis n’avaient « aucun sens » tant que Washington refusait de modifier son approche.
« L’accent reste mis sur la levée des sanctions illégales »
Concernant les récents pourparlers de Mascate, Esmaïl Baghaï a expliqué que ce cycle marquait le début d’un processus de négociation renouvelé, au cours duquel les parties ont défini leurs cadres respectifs.
« Notre principal enjeu est la levée des sanctions oppressives […] C’est notre revendication sérieuse et de longue date, que nous avons formulée et que nous continuerons de défendre », a-t-il déclaré.
Dans le cadre du Plan global d’action commun (PGAC), accord historique sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015 entre l’Iran et les principales puissances mondiales, les États-Unis ont levé certaines sanctions conformément aux termes de ce dernier. Cependant, trois ans après la conclusion de l’accord, les États-Unis ont rétabli les sanctions en multipliant les mesures coercitives contre la République islamique d’Iran.
Dans la suite de son intervention, M. Baghaï a réitéré l’assertion selon laquelle la politique nucléaire du pays se caractérise par une transparence exemplaire, en mettant en exergue le caractère résolument pacifique du programme nucléaire de la République islamique. Toutefois, à tort, cet engagement a longtemps été présenté par les puissances occidentales comme un prétexte à l’escalade des tensions, a-t-il souligné.
En ce qui concerne la tenue du prochain cycle de négociations, il a indiqué qu’Oman demeurait le pays médiateur et assumerait l’organisation de ces pourparlers, qui pourraient toutefois se tenir ailleurs qu’à Mascate.
« Nous sommes en contact avec Oman et nous prendrons et annoncerons ultérieurement la décision finale concernant le lieu », a-t-il déclaré.
« L’Iran n’a jamais été un obstacle à la coopération économique »
Répondant aux spéculations sur les activités d’entreprises américaines en Iran, le porte-parole de la diplomatie iranienne a appelé à un jugement précis.
« L’Iran n’a jamais été un obstacle à la coopération économique », a-t-il affirmé. « Ce sont les États-Unis eux-mêmes qui, par le biais d’une législation complexe, ont privé leurs propres citoyens [de telles opportunités]. »
Esmaïl Baghaï a confirmé que l’Iran poursuivait ses échanges avec les autres signataires de l’accord nucléaire de 2015.
« D’un point de vue juridique, le PGAC est un accord vivant et existant », a-t-il déclaré, ajoutant que Téhéran restait déterminé à mener des consultations dans ce cadre.
Il a en outre annoncé que M. Araghchi devrait se rendre en Russie dans le courant de la semaine. Ce déplacement planifié à l’avance, devrait également donner lieu à des discussions liées aux négociations américano-iraniennes.
Parallèlement, l’Iran a poursuivi ses consultations européennes, notamment lors d’une récente visite du haut diplomate Majid Takht-Ravanchi en Europe, a indiqué le responsable iranien.