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La France prévoit d'intervenir militairement au Niger (Junte)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Manifestations anti-françaises à Ouagadougou, Burkina Faso le 20 janvier 2023. ©Reuters

Cinq jours après le coup d'État, les militaires nigériens ont accusé la France de chercher à intervenir militairement dans le pays. 

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a démenti lundi 31 juillet les accusations de la junte qui a pris le pouvoir au Niger, accusations selon lesquelles la France voudrait « intervenir militairement » dans le pays.

« C'est faux », a-t-elle déclaré sur la chaîne BFM. « Il faut démonter les intox et ne pas tomber dans le panneau », a également réagi la ministre à propos des slogans anti-français qui ont notamment fleuri lors d'une manifestation devant l'ambassade à Niamey dimanche.

« Nous avons vu une manifestation organisée, non spontanée, violente, extrêmement dangereuse, avec des cocktails molotov, des drapeaux russes qui sont apparus, des slogans anti-français copiés collés de ce que l'on peut avoir ailleurs », a-t-elle déploré, relevant « tous les ingrédients habituels de la déstabilisation à la mode russo-africaine ».

À l'Élysée, on souligne que le président Emmanuel Macron « suit activement la situation en cours ». « Il a pu échanger à plusieurs reprises avec les présidents Bazoum et Issouffou, ainsi qu'avec les chefs d'État de la Cédéao, et tout particulièrement les présidents du Nigeria, du Tchad, de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Sénégal et (avec) nos partenaires européens et internationaux impliqués dans la résolution de la crise nigérienne », a-t-on indiqué. Au Quai d'Orsay, comme à l'Élysée, on condamne fermement le putsch militaire et demande « la restauration de l'ordre constitutionnel ».

Le Niger est le septième producteur mondial d'uranium, représentant 5 % de la production mondiale. Selon les médias français, le Niger représente 15 à 17 % de l'uranium utilisé pour produire de l'électricité en France.

Coup d'État au Niger : une intervention militaire serait « une déclaration de guerre » au Burkina Faso et au Mali, préviennent leurs dirigeants

Par ailleurs, dans un communiqué commun publié lundi soir, le Burkina Faso et le Mali ont affirmé qu'une intervention militaire au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum, président renversé par un putsch, serait considérée « comme une déclaration de guerre » à leurs deux pays. Dimanche, les dirigeants de la Cédéao avaient déclaré ne pas exclure un recours à la force si un « retour complet à l'ordre constitutionnel » n'était pas observé d'ici une semaine.

Dans un communiqué commun, les gouvernements du Burkina et du Mali « avertissent que toute intervention militaire contre le Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ». Ils « préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), ainsi que l'adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ». Ils ajoutent qu'ils « refusent d'appliquer » les « sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériennes » décidées à Abuja.

Dans un communiqué séparé, la Guinée dont le gouvernent est également issu d'un coup d'État, « exprime son désaccord concernant les sanctions préconisées par la Cédéao, y compris une intervention militaire » et « a décidé de ne pas appliquer ces sanctions qu'il considère illégitimes et inhumaines ». Conakry « enjoint la Cédéao de reconsidérer sa position ».

Pour rappel, l'armée nigérienne détient le président du pays, Mohamed Bazoum, depuis la semaine dernière lors du septième coup d'État qui a frappé la région du Sahel en Afrique ces dernières années. Le général Abdourahamane Tiani, chef de la puissante garde présidentielle, s'est autoproclamé chef.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV