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Niger : la France totalement expulsée du Sahel
La France a perdu, elle a tout perdu au Sahel et les déclarations de part et d'autre des autorités de l’Élysée ne sont que les derniers coups d'épée dans l'eau.
Emmanuel Macron a condamné, vendredi, « avec la plus grande fermeté le coup d'État militaire » en cours au Niger, qu'il considère « dangereux » pour la région. Il a également appelé « à la libération » du président Mohamed Bazoum, détenu par des militaires putschistes depuis près de 48 heures. Selon le Quai d'Orsay, la France ne reconnaît pas les autorités issues du putsch.
Macron avait un peu près les mêmes réactions suite aux coups d'État du Mali et du Burkina Faso.
« Ce coup d'État est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région », a relevé le président français lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre papouasien, James Marape. « C'est pourquoi nous appelons à la libération du président Bazoum et à la restauration de l'ordre constitutionnel ».
L'armée a déjà rejoint les putschistes.
Le peuple décidera de son avenir.
De son côté le Burkina voisin souhaite renforcer ses liens avec le Niger. Le début du renforcement de l'alliance interafricaine est en cours...
« Le Niger est un pays frère, le peuple nigérien est un peuple frère du peuple burkinabè. En cela, il est évident que toutes les situations qui peuvent concerner le Niger touchent d'une manière ou d'une autre le Burkina Faso », a déclaré à la télévision publique le ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
« Nous sommes attentifs aux derniers événements qui se déroulent au Niger avec pour soucis, pour espoir, que véritablement ce pays puisse retrouver la sérénité », a-t-il souligné.
« Notre souhait c'est que véritablement nous puissions tous ensemble nous inscrire dans une dynamique de partenariats plus étroits, de coopération plus étroite et surtout que nous puissions ensemble assumer de façon souveraine cette lutte historique contre les groupes armés terroristes et pour la restauration de la dignité de nos peuples », a-t-il ajouté.
M. Ouédraogo, également porte-parole du gouvernement, a dit avoir « la conviction qu'il faut que nous, les pays du Sahel, le Burkina Faso, le Niger et le Mali, assumions nos responsabilités », a-t-il dit.
Le Niger a été le dernier refuge de la France au Sahel. L'axe US-OTAN perd donc son dernier espoir dans cette région stratégique.
Au Burkina Faso, dès son arrivée au pouvoir par un coup d'Etat en septembre 2022 - le second en huit mois - le capitaine Ibrahim Traoré et son gouvernement ont manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats en matière de lutte contre le terrorisme, en particulier avec la Russie, après avoir demandé mi-janvier le départ des troupes françaises au nom de « la souveraineté ».
Bamako a également poussé vers la sortie les troupes françaises présentes au Mali depuis 2013 et s’est tourné vers la Russie pour l’aider à combattre ces groupes avec notamment la présence d’instructeurs russes.
Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à Niamey pour soutenir les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum. Pour les manifestants, sa chute marque la fin d’une période sombre et le début d’une ère démocratique.
« Au moins, rétablissons la démocratie au vrai sens du terme, parce qu'elle n'existe plus depuis 98 (1998), au Niger personne n'a la possibilité de marcher même à deux. Et c'est ça qu'on va appeler la démocratie ? Des élections truquées, des candidats qui ne répondaient pas aux exigences des lois et règlements de la république, et maintenant ils nous proclament chef d'État et font ce qu'ils veulent de nous. Non ! », affirme Tahirou Guimba, homme politique nigérien.
Les manifestants scandaient des slogans hostiles à la CEDEAO, l’organisation régionale ouest-africaine et aux puissances occidentales. Non sans brandir les drapeaux russes. Euphoriques, des manifestants ont donné déjà carte blanche aux putschistes.
« Nous n'avons aucun scrupule sur la durée de leur transition ni sur quoi que ce soit d'autre. Il n'est jamais trop tard pour rectifier les choses, mais l'essentiel est que le Niger soit refondé, l'essentiel est que le Niger retrouve sa pleine souveraineté, l'essentiel est que nous soyons des hommes libres, l'essentiel est que les organisations sous-régionales dirigées par certaines puissances ne nous intéressent pas. Les Maliens ont pris leur destin en main, les Burkinabés l'ont fait, les Nigériens viennent de le faire », souligne Tahirou Guimba.
Une nouvelle ère s'ouvre clairement au Sahel.
Le néo-colonialisme est totalement brisé et terminé au Sahel. Il ne manquait que le Niger dans l'alliance interafricaine initiée par le Mali et le Burkina Faso.
Cette nouvelle tendance peut très bien être répandue à travers tout le Sahel. Le peuple africain a très bien compris que seul lui, a on destin en main.
Un nouveau chapitre s'ouvre en Afrique.
Les BRICS prouvent à l'Afrique qu'il est possible d'établir des relations « sans pression » :
par Sputnik Afrique
L’Afrique a son mot à dire sur la scène internationale et peut entretenir des relations avec qui bon lui semble loin de toute pression occidentale. Le continent a pour exemple les pays des BRICS, affirme à Sputnik le chercheur sud-africain Mikatekiso Kubayi. Les relations entre les membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) donnent aux pays de l’Afrique la confiance qu’il est possible d’être partenaires sans restriction et menace, a déclaré ce 25 juillet à Sputnik Mikatekiso Kubayi, chercheur à l’Institut pour le dialogue mondial et membre de l’Institut pour la pensée et le dialogue panafricains (Afrique du Sud), lors de la conférence russo-africaine du Club de discussion Valdai. «Les BRICS permettent au Sud global et à l’Afrique de voir que les choses peuvent être différentes, que les gens peuvent commercer librement sans aucune des restrictions que nous avons connues auparavant. C’est ce que les BRICS offrent au monde : une occasion de faire quelque chose de différent, de commercer sans être sous la menace d’une arme et sans condition préalable», a-t-il dit. Selon le chercheur sud-africain, les BRICS donnent à l’Afrique l’occasion de renforcer ses relations avec les autres, d’attirer les investissements, de stimuler son économie et d’attirer les technologies.
Kubayi pense que l’Afrique revendique un rôle important dans les relations mondiales, qui doivent évoluer de manière plus équitable. «Les BRICS servent d’outil pour atteindre cet objectif», a-t-il expliqué, notant qu’en retour, l’Afrique offre aux BRICS et à la Russie un énorme marché et la possibilité de travailler ensemble sur des innovations prometteuses.
Brics/Afrique : un avenir prometteur
La mise en place de mécanismes de paiement durables pour le commerce bilatéral fait partie des questions clés dont le groupe des BRICS doit discuter lors du sommet prévu le mois prochain à Johannesburg, a déclaré vendredi à RT le ministère russe des Affaires étrangères.
Le groupe aspire à s'éloigner du dollar, mais la création d'une monnaie commune ne sera pour l'instant pas à l'ordre du jour, d'après l’ambassadeur itinérant de l'Afrique du Sud pour l'Asie et les BRICS. Luc Michel, géopoliticien s'exprime sur le sujet.