Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Mali-UEMOA : levée de la suspension de tous les organes et institutions
La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Économique et Monétaire Ouest africaine (UEMOA) a levé la suspension du Mali de tous les Organes et Institutions de l’institution depuis le 9 janvier 2022. C’était lors d’une session extraordinaire, le 08 juillet 2023, à Bissau.
Après une année et six mois, l’Union Économique et Monétaire Ouest africaine (UEMOA) a finalement levé la suspension du Mali de tous les Organes et Institutions de l’organisation, le samedi 8 juillet 2023 à Bissau. Depuis le 9 janvier 2022, le Mali vivait une restriction économique forte de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) à cause notamment du deuxième coup de force qualifié de « rectification de la transition » par les nouvelles autorités au pouvoir. Si une partie de ces sanctions avait été levée après l’engagement fait par les autorités d’organiser des élections entre novembre 2023 et février 2024, le reste de la sanction, la suspension du Mali de tous les organes de l’Union Économique et Monétaire de la sous-région vient également d’être levée lors d’une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UEMOA à Bissau le samedi 8 juillet. « Concernant le Mali, la Conférence a décidé de la levée de sa suspension des Organes et Institutions de l’UEMOA prise le 09 janvier 2022 », lit-on expressément dans son communiqué final.
Il faut noter que plusieurs autres points étaient à l’ordre du jour de ce sommet extraordinaire à savoir notamment, la situation économique et financière de l’Union et les perspectives ou la Conférence a salué les multiples efforts déployés par les États membres en vue de préserver le pouvoir d’achat des populations avec le renchérissement des coûts des produits alimentaires et énergétiques ; L’état d’avancement du processus d’élaboration de la Vision prospective de I’UEMOA à l’horizon 2040, en vue de doter l’Union d’un outil d’anticipation dans le long terme permettant d’asseoir les bases de ses choix et priorités stratégiques ; l’approfondissement de l’intégration régionale avec le renversement régulier du Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS) ; la revue des réformes, politiques, programmes et projets communautaires entre autres.
2. Sénégal : France 24 encore une fois remis en cause en Afrique
La chaîne France 24 est de plus en plus critiquée sur le continent africain. Ce samedi, c'est le gouvernement sénégalais qui a fermement condamné le traitement « tendancieux » de l'actualité du pays de la Téranga par la chaîne de télévision française.
« Le gouvernement du Sénégal a la surprise de constater, une nouvelle fois, une couverture médiatique tendancieuse de l’actualité politique au Sénégal depuis plusieurs mois par la chaîne de télévision France 24. Ce traitement sans éthique, sans équilibre, tendancieux et subversif de l’information sur le Sénégal est manifeste », a déclaré Moussa Bocar Thiam, ministre sénégalais de la Communication.
« Alors qu’un député de l’opposition, au cours d’une conférence de presse a publiquement injurié et diffamé des chefs d’État, puis présenté ses excuses, la chaîne France 24 justifie sa garde à vue par sa position sur le discours à la nation du président de la République, ce qui est manifestement fallacieux », a poursuivi l’officiel dans un communiqué.
« Le Gouvernement du Sénégal exige, par conséquent, de la chaîne France 24 de rétablir la vérité et de s’abstenir à l’avenir de porter atteinte à la réputation du Sénégal par des informations tendancieuses ». De sévères mises en garde ont en outre été faites par Dakar. Le ministre a, en effet, rappelé que la presse étrangère est soumise aux mêmes exigences légales que les médias nationaux. Ces derniers, précise-t-il, « ne doivent en aucune manière transiger avec la vérité ».
Cette sortie intervient au moment où France 24 est souvent critiquée sur le continent africain. Fin mars dernier, la chaîne avait été suspendue au Burkina Faso, à la suite d’un entretien avec le chef de la branche nord-africaine du groupe terroriste d’Al-Qaïda. L’interview a eu lieu au début du mois de mars, après la mort de son prédécesseur prétendument tué par l’armée française, lors d’un raid aérien.
« France 24 n’est pas seulement le porte-parole de ces terroristes. Mais pire, elle offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine », avait déclaré le ministre burkinabé de la Communication, Jean-Emmanuel Ouedraogo. Fin avril 2022, la HAC (Haute Autorité de la Communication) annonçait le retrait définitif de l’autorisation d’établissement et d’exploitation de RFI (Radio France Internationale) et de France 24 au Mali.
Décision qui faisait « suite à des manquements relevés par la HAC dans le traitement de l’information sur le Mali par ces deux organes suivis depuis plusieurs mois par le Centre de Monitoring ». Bamako incriminait des « reportages de David Baché, des 13 et 15 mars 2022, sur des supposées exactions de l’Armée malienne sur les populations civiles dans le centre du Mali et dans la zone de l’Office du Niger, à la prétendue disparition de citoyens mauritaniens à la frontière malienne».
Avec cette dénonciation sénégalaise, force est de se demander si la chaîne France 24 est exempte de tout reproche dans la collecte et le traitement de l’information.
3. Mali: nouveau plan d'ingérence de la France à travers la CEDEAO ?
Le couvert d’« une force cinétique de la CEDEAO contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest », vise, en réalité, à remplacer la Minusma par des troupes étrangères au Mali, sous couvert de la CEDEAO. Il s’agit là d’un plan diabolique savamment orchestré depuis Paris et l’exécution est encore confiée à cette organisation, dont tout le monde connait les agissements contre le Mali. En attendant une éventuelle décision des chefs d’Etat de l’organisation, suite aux propositions des ministres, la mobilisation doit être de mise pour contrecarrer ce plan d’ingérence de la CEDEAO dévoilé à Bissau.
En effet, un document de la CEDEAO issu de la 50e session ordinaire de son Conseil de médiation et de sécurité (CMS) au niveau ministériel tenu à Bissau, la semaine dernière, a vite le tour des milieux diplomatiques et des réseaux sociaux ici et ailleurs. Ce document conçu à Bissau, est un vrai scandale qui dévoile un plan diabolique d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Même si au stade des choses, il ne s’agit que de proposition émanant du CMS. Au-delà, il est clairement établi que le Mali n’a pas encore fini avec les tentatives de déstabilisation, les complots et autres actions néfastes orchestrés par la France à travers certains réseaux et dirigeants de la sous-région.
De quoi s’agit-il ? A l’issu de sa réunion le CMS a décidé de soumettre aux chefs d’Etat une série de proposition dont la plupart est directement liée au Mali. Aussi, cette instance semble préoccupée plus que les Maliens par le retrait de la Minusma. Pour paraphraser ce responsable malien, « nul ne peut aimer le Mali que les Maliens eux-mêmes ! ». Dans le plan conçu à Bissau, il est clairement indiqué ceci : « La Conférence pourrait instruire la Commission de proposer des options visant à inclure et à intégrer les contingents ouest africains démobilisés de la MINUSMA, les facilitateurs et les équipements, dans le processus de mise en place d’une force cinétique de la CEDEAO contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. La Conférence pourrait instruire la Commission de proposer, dans un délai de 90jours, des options au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations unies, y compris un mandat de l’ONU assorti d’un financement prédéfini, afin de permettre à la CEDEAO de combler le vide sécuritaire créé par le départ de la MINUSMA du Mali ».
Ce n’est pas tout, les ministres ajoutent : « Instruire la CEDEAO de solliciter, lors du Sommet Russie-Afrique, l’engagement de la Fédération de Russie dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Instruire la CEDEAO de s’assurer de l’engagement/de la responsabilité de la Fédération de Russie en ce qui concerne la conduite de Wagner et d’autres dispositifs/sociétés de sécurité affiliés à la Russie et opérant dans l’espace ».
Pour beaucoup d’observateurs, ces propositions des ministres émanent directement de certains chefs d’Etat de l’organisation plus précisément Alassane Ouattara, Mohamed Bazoum et Umaro Sissoco Embalo. Vrai ou Faux ? L’avenir nous édifiera. Cependant, ces trois chefs d’Etat ont toujours été à la base des actions de la CEDEAO contre le Mali depuis la chute d’IBK et l’avènement de la transition. Faut-il rappeler que la CEDEAO a tout tenté pour étouffer le Mali par un embargo économique et financier pendant six mois. Aussi, ces trois dirigeants se sont souvent illustrés par des attaques règles contre les Autorités de la transition.
Lors d’un Sommet extraordinaire du G5 Sahel, Bazoum déclara : « Il ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que les colonels deviennent des ministres et des chefs d’Etat. Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile qu’à chaque fois qu’une armée, dans nos pays, a des échecs sur le terrain qu’elle vient prendre le pouvoir. C’est ça qui s’est passé par deux fois au Mali. En 2012, les militaires avaient échoué, ils sont venus faire un coup d’Etat ; en 2020 encore, ils ont fait la même chose. Ce n’est pas des choses acceptables… ».
Pour sa part, Umaro Sissoco Embalo a multiplié beaucoup de propos désobligeant à l’adresse du pouvoir en place à Bamako.
Aujourd’hui une chose est claire, le peuple malien, à travers ses Autorités a décidé de tourner définitivement la page à toute présence militaire étrangère sur le sol malien. Et l’ONU l’a compris en décidant de retirer ses troupes évoluant sous la bannière de la Minusma. Après ce retrait, aucun pays, aucune organisation ne peuvent intervenir au Mali sans l’aval des Autorités maliennes. Et le Mali a désormais fait le choix de ses partenaires.