Le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a souligné que le but de l'enrichissement de l'uranium à un niveau de pureté élevé était de faire lever des sanctions anti-iraniennes.
Lors d’une interview accordée samedi au journal iranien Ettelaat basé à Téhéran, Eslami a expliqué qu’une loi baptisée le « Plan d'action stratégique pour contrer les sanction » a été adoptée par le Parlement iranien en décembre 2020.
L'OIEA enrichit de l'uranium à 60% de pureté conformément à la loi du Parlement à différentes fins, notamment la production de produits radiopharmaceutiques et de détecteurs.
« Nous avons utilisé de l'uranium enrichi à 60% dans la production de plaques de combustible et de matières premières pour la production de radiopharmaceutiques comme le molybdène », a-t-il indiqué.
En décembre dernier, le porte-parole de l'OIEA, Behrouz Kamalvandi, avait déclaré que l'enrichissement de l'uranium par l'Iran avait officiellement atteint le niveau de pureté de 60 %, conformément à la loi du Parlement visant à accélérer la promotion du programme nucléaire iranien.
En vertu de la loi du Parlement, le gouvernement iranien est tenu de restreindre les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et d'accélérer le développement du programme nucléaire du pays au-delà des limites fixées par l'accord nucléaire de 2015, comme la fin de la mise en œuvre volontaire du protocole additionnel au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
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« On insinue que l'Iran poursuit des objectifs militaires, mais notre objectif principal est de mettre en œuvre la loi sur l'initiative stratégique, et le but de cette loi est de persuader ou de forcer les signataires (de l’accord nucléaire) à alléger les sanctions économiques arbitraires contre l'Iran », a-t-il poursuivi.
Le président de l’OIEA a ajouté que cet organe mène ses activités sur la base d'objectifs nationaux et des règles de l'AIEA, soulignant que les activités nucléaires du pays sont sous la surveillance de l'AIEA.
Il a critiqué les interlocuteurs du Plan global d’action commun (PGAC) pour ne pas respecter l'accord, affirmant qu'ils n'ont même pas permis à d'autres de coopérer avec la République islamique.
A la question de savoir si les récents accords entre l'Iran et l'AIEA contredisent la loi du Parlement iranien, Eslami a indiqué que l'agence insiste sur le fait que sa coopération avec Téhéran dépend de la mise en œuvre du TNP et des accords de garanties de cette instance.
« Nous sommes pleinement coordonnés et engagés sur ces deux axes soulignés par l'agence et n'avons eu aucune incohérence selon les inspections [de l'AIEA] », a-t-il réitéré.
Il a noté que le Conseil de sécurité de l'ONU a également autorisé l'AIEA à effectuer une supervision spéciale et à fixer des limites aux activités nucléaires de l'Iran en vertu de la résolution 2231, qui approuve le PGAC.
Selon la loi d'action stratégique, lorsqu'aucun des signataires du PGAC ne remplit ses obligations, « il est naturel que nous ne les remplissions non plus », a-t-il conclu.