L'institut de sismologie norvégien Norsar a détecté "une explosion" provenant de la région du barrage ukrainien de Kakhovka au moment de sa destruction mardi 6 juin, a indiqué un de ses hauts responsables vendredi 9 juin.
Norsar a analysé les signaux sismiques des stations régionales. La déflagration s'est produite le 6 juin à 02H54 heure locale, sur un site dont les coordonnées correspondent à celle du barrage de Kakhovka, sur le fleuve Dniepr.
Il a également observé plusieurs signaux plus faibles, à partir de 2h35, en provenance, là encore, de l'ouvrage hydraulique. Ces observations ont été enregistrées dans des stations en Roumanie et en Ukraine, à 600 et 500 km de distance.
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Le mardi 6 juin, le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia a déclaré au Conseil de sécurité que l'Ukraine avait détruit le barrage de Kakhovka dans un crime impensable destiné à nuire à la Crimée pour avoir choisi la Russie lors d'un référendum en 2014.
Le diplomate russe a évoqué les reportages des médias américains documentant les attaques ukrainiennes contre le barrage de Kakhovka en décembre 2022, utilisant les missiles HIMARS fournies par les États-Unis.
« Se sentant totalement impuni et encouragé par des sponsors occidentaux, le régime de Kiev a décidé cette fois de mener à bien ce complot terroriste », a déclaré Nebenzia. Il a noté que les Ukrainiens avaient considérablement augmenté le débit d'eau de la centrale hydroélectrique de Dnepropetrovsk, entraînant des inondations encore plus importantes en aval, « ce qui indique que ce sabotage était planifié à l'avance ».
Le barrage a été détruit mardi, forçant des milliers de personnes à évacuer leurs maisons alors que l’eau se déversait dans le fleuve Dnipro, inondant des dizaines de villages et des parties de la capitale régionale Kherson.
Selon les services d'urgence, il y a 35 communes dans la zone inondée et les habitants des villages voisins sont évacués. Huit personnes seraient décédées et plus de 60 autres transportées à l'hôpital.