L’armée américaine a exprimé sa frustration d’avoir été dédaignée à plusieurs reprises par des responsables chinois dans leurs efforts pour établir un contact officiel avec Pékin tandis que la partie chinoise préférait interrompre le dialogue avec Washington sur les sanctions.
Le sous-secrétaire américain à la Défense pour la sécurité de l’Indo-Pacifique, Ely Ratner, s’est plaint, jeudi 25 mai, que les tentatives du Pentagone de tendre la main à l’armée chinoise au cours de ces derniers mois ont été rejetées ou ignorées.
Ratner a fait ces remarques lors d’un événement organisé par le think tank basé à Washington, le « Center for Strategic and International Studies » (CSIS), soulignant que Pékin ne répondait pas aux demandes américaines de contact entre les responsables militaires des deux pays.
Il a en outre affirmé que le département américain de la Défense tenait à garder des lignes de communication ouvertes avec la Chine dans le domaine militaire « pour éviter les perceptions erronées et les erreurs de calcul et pour empêcher les crises de devenir incontrôlables ».
À ce propos, on rappellera que Pékin a informé Washington plus tôt ce mois-ci qu’« il y a peu de chances » que le ministre chinois de la Défense Li Shangfu rencontrerait son homologue américain, Lloyd Austin, à Singapour en raison des sanctions imposées à ce haut responsable chinois pour son implication présumée dans l’achat d’armes avancées russes.
Ratner a cependant déclaré que de telles restrictions ne devraient en aucun cas empêcher Li de tenir des pourparlers avec Lloyd Austin. « La balle est dans leur camp à ce stade », a-t-il prétendu.
C’est alors que Pékin a annoncé la semaine dernière qu’il ne voyait aucune raison de négocier avec Washington tant que les États-Unis poursuivraient une politique « totalement hypocrite » et continueraient à imposer des sanctions à la Chine.
« Où sont la sincérité et le sens du dialogue, lorsque la partie américaine parle de la nécessité de maintenir des contacts pour les utiliser comme un levier de pression sur la Chine et de paralyser notre pays ? », a déclaré, lundi 22 mai, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’un point de presse.
« Les États-Unis doivent immédiatement lever les sanctions et prendre des mesures concrètes pour éliminer les obstacles et créer une atmosphère et des conditions favorables au dialogue et à la communication », a-t-elle poursuivi.
Pendant ce temps, le ministre chinois de la Défense s’est entretenu, le mois dernier, avec le président russe Vladimir Poutine au Kremlin.
M. Li et M. Poutine ont salué les relations stratégiques entre les deux pays ainsi que leur coopération militaire.
« Nous travaillons activement par l’intermédiaire de nos départements militaires, échangeons régulièrement des informations utiles, coopérons dans le domaine de la coopération militaro-technique et menons des exercices conjoints », a déclaré le président russe, ajoutant qu’il s’agissait sans aucun doute d’un autre domaine important qui renforçait la nature stratégique de nos relations.
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Pour sa part, le ministre chinois de la Défense a déclaré que les liens entre Moscou et Pékin étaient très forts et stables, soulignant que ces derniers dépassent les alliances militaires et politiques de l’ère de la guerre froide.
« C’est ma première visite à l’étranger depuis que j’ai pris mes fonctions de ministre de la Défense de la Chine. J’ai spécifiquement choisi la Russie afin de mettre l’accent sur la nature particulière et l’importance stratégique de nos relations bilatérales », a poursuivi Li.
Au cours des deux dernières années, la Chine et la Russie ont élargi leur coopération, dans le but de contrebalancer la domination mondiale américaine.
Moscou et Pékin prévoient d’organiser régulièrement des patrouilles maritimes et aériennes conjointes afin d’« approfondir la confiance mutuelle militaire » avec la Russie pour aider à garantir la justice internationale et apporter de nouvelles contributions à la sécurité internationale et régionale.