Les combats acharnés se poursuivent dans la capitale soudanaise, Khartoum, les deux parties échangeant des coups de feu, alors même que leurs représentants se réunissent en Arabie saoudite pour des pourparlers afin d'éviter une « catastrophe humanitaire ».
Des frappes aériennes de l'armée ont été signalées sur les Forces paramilitaires de soutien rapide et une guerre brutale s'est poursuivie dans la capitale soudanaise, samedi 13 mai, selon des témoins.
« Nous entendons sans cesse dire qu'il y aura une trêve dans les sept prochains jours, mais quand on sort dans la rue, il y a des balles partout », a déclaré à l'AFP le citoyen soudanais Wahag Gafar.
Par ailleurs, une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, Olga Sarrado, a déclaré que quelque « 200 000 réfugiés et rapatriés ont été contraints de fuir le pays », soulignant que beaucoup de Soudanais traversent quotidiennement les frontières de ce pays africain.
De son côté, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, l'UNICEF, a déclaré que l’usine de Khartoum qui produisait des aliments thérapeutiques pour les enfants du Soudan souffrant de la forme la plus dangereuse de la maladie a été incendiée.
« Il s’agit de l’illustration la plus sombre et la plus frappante à ce jour, de la façon dont ce conflit menace la vie des enfants par de multiples moyens », a indiqué le porte-parole de l'UNICEF, James Elder.
Pendant ce temps, l'ambassadeur du Soudan auprès de l'ONU, Al-Harith Idriss al-Harith Mohamed, a déclaré, vendredi 12 mai, que la situation sécuritaire du pays était sous contrôle du gouvernement.
S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'ONU, il a souligné que les rebelles des FSR n’avaient pas réussi à prendre le contrôle du pays.
Selon lui, le gouvernement soudanais et ses forces armées avaient la haute main dans les combats en cours, affirmant que les femmes et les enfants souffraient dans les principales villes et aux postes frontières.
« La situation humanitaire est mauvaise », a-t-il précisé, ajoutant qu'il y avait un besoin urgent d'eau potable, de nourriture, de cliniques mobiles et d'aide financière pour ceux qui traversaient les pays voisins.
En ce qui concerne de violents affrontements au Soudan, il est à noter que les combats ont éclaté mi-avril entre le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan et le commandant des FSR Mohamed Hamdan Daglo, plus connu sous le nom de Hemedti.
Des représentants des deux généraux se trouvent depuis une semaine dans la ville saoudienne de Djeddah pour des pourparlers destinés à « protéger le Soudan de toute escalade qui conduirait à une catastrophe humanitaire », selon un diplomate saoudien.
Apres six jours de négociations, les parties belligérantes soudanaises ont signé la « Déclaration de Djeddah pour la protection des civils au Soudan ». Cet accord appelle à la création de corridors permettant aux civils pris au piège de quitter les zones de combat tout en autorisant l'entrée de l'aide humanitaire.
Dans la foulée, le gouvernement soudanais a lancé samedi un appel aux communautés internationales, y compris les Nations unies, l'Union africaine et d'autres organisations régionales, « pour fournir une aide humanitaire » au Soudan.
Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé l'espoir que l'accord de Djeddah garantisse que l'opération de secours puisse se poursuivre rapidement et en toute sécurité pour répondre aux besoins de millions de personnes au Soudan, où un tiers de la population dépendait de l'aide avant le conflit actuel.