Pour la 16e semaine consécutive, des centaines de milliers de personnes ont protesté contre la réforme judiciaire du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Ils étaient des centaines de milliers à avoir envahi les rues à travers les territoires occupés hier, samedi 22 avril, pour la 16e semaine consécutive en guise de protestation contre les réformes judiciaires du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
L’un des plus grands rassemblements de samedi s’est tenu dans le centre de Tel-Aviv, où une foule immense s’est rassemblée pour exprimer son opposition au projet impopulaire du Premier ministre.
La manifestation de Tel-Aviv a précédé une autre manifestation de masse prévue dimanche dans cette ville côtière pour coïncider avec un discours de Netanyahu à l’Assemblée générale des Fédérations juives d’Amérique du Nord.
Les manifestations hebdomadaires se sont poursuivies malgré l’annonce de Netanyahu le 27 mars d’une pause des pourparlers en cours sur les soi-disant réformes au Parlement israélien.
Les manifestants ont également ressorti les banderoles barrées de la mention « Crime minister » (ministre du crime) superposée sur le visage de Netanyahu.
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Les protestations se sont déjà propagées à toutes les couches sociales des territoires occupés. Des milliers d’officiers des unités de réserve de l’armée israélienne ont déclaré qu’ils refuseraient de se présenter au travail. Les chefs d’entreprise de haute technologie et de l’establishment de la sécurité se sont également prononcés contre la proposition tandis que les syndicats ont appelé à une grève générale.
Selon les médias israéliens, environ 380 000 personnes ont pris part aux manifestations à travers Israël, dont 165 000 à Tel-Aviv.
D’autres rassemblements de masse ont eu lieu à Herzliya, Rehovot, Holon, Kiryat Ono, Netanya, Rishon Lezion, Eilat et ailleurs dans les territoires occupés de la Palestine.
« Le public comprend que l’épée de la dictature est toujours sur son cou... », ont déclaré les organisateurs de la manifestation.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, s’est adressé à un rassemblement de protestation en disant : « Si vous n’étiez pas descendu dans la rue, la catastrophe se serait déjà produite... »
Les réformes visent à rendre la Cour suprême du régime israélien impuissante face aux décisions prises par les hommes politiques.
La coalition de Netanyahu, une combinaison formée entre son parti Likoud et des alliés politiques d’extrême droite et ultra-orthodoxes, soutient que des changements sont nécessaires pour rééquilibrer le pouvoir entre les législateurs et le pouvoir judiciaire.
La semaine dernière, l’agence de notation de crédit Moody’s a annoncé qu’elle avait abaissé les perspectives du régime de Tel-Aviv de « positives » à « stables ».
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Résumant les mois de troubles depuis que Netanyahu est revenu au pouvoir à la fin de l’année dernière à la tête de la coalition nationaliste-religieuse, Moody’s a déclaré que les institutions du régime étaient moins prévisibles compte tenu de la gestion des événements par le cabinet.
Il a ajouté que le changement de perspective du régime israélien « reflète une détérioration de la gouvernance d’Israël, comme l’illustrent les événements récents » autour de la « proposition du cabinet israélien de refondre le système judiciaire du pays ».
Un sondage publié vendredi a montré que les réformes sont profondément impopulaires, 53 % de sondés ont affirmé qu’ils pensent que le plan sera nocif. De plus, 48 % des personnes interrogées pensent que la situation dans les territoires occupés va continuer à s’aggraver.