En guise de protestation contre la réforme de la justice voulue par le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, des dizaines de milliers de personnes sont de nouveau descendus dans les rues de Tel-Aviv samedi soir. La manifestation ayant eu lieu pour la 15e semaine consécutive, l’agence d’évaluation financière américaine Moody’s a modifié vendredi la perspective des notes de crédit d’Israël.
Une manifestation de masse a eu lieu samedi 15 avril dans la ville côtière de Tel-Aviv alors que le cabinet de Netanyahu poursuit les réformes qui visent à affaiblir le pouvoir de la Cour suprême du régime israélien face aux décisions prises par les hommes politiques.
“On est tous fatigués et je ne voulais pas venir aujourd’hui, mais ma sœur m’a dit : on n’a pas le choix et c’est vrai, on n’a pas le choix, on ne peut pas baisser la garde...”, a déclaré un manifestant.
Les manifestants à Tel-Aviv et dans d’autres villes ont agité des drapeaux tout en frappant des tambours et en faisant retentir des klaxons.
D’autres rassemblements ont eu lieu ailleurs, notamment dans la ville sainte de Qods, à Haïfa (Nord) et devant le domicile du ministre de la Justice Yariv Levin à Modiin.
Depuis l’annonce du projet de réforme début janvier, des dizaines de milliers de manifestants se réunissent toutes les semaines pour dénoncer le texte et conspuer le cabinet formé en décembre par Netanyahu. Les réformes en question visent à donner au cabinet extrémiste de Netanyahu un contrôle effectif sur la nomination des juges de la Cour suprême.
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Sous la pression de la rue aggravée par une vague de grèves, Netanyahu a suspendu lundi 27 mars le processus d’adoption de la réforme de la justice en cours d’examen à la Knesset.
Cette nouvelle manifestation survient alors que l’agence d’évaluation financière américaine Moody’s a annoncé vendredi abaisser la perspective de crédit du régime israélien, la faisant passer de “positive” à “stable”.
En allusion aux troubles qui ont éclaté depuis le retour au pouvoir de Netanyahu en décembre 2022 à la tête d’une coalition nationaliste-religieuse, Moody’s estime que les institutions du régime israélien étaient moins prévisibles compte tenu de la gestion des événements par le cabinet.
L’agence d’évaluation financière américaine a déclaré que le changement de perspective d’Israël “reflète une détérioration de la gouvernance d’Israël, comme l’illustrent les événements récents” autour de la “proposition du cabinet israélien de refondre le système judiciaire”.
L’agence a ajouté que si les manifestations de masse ont conduit le cabinet israélien à suspendre la législation en faveur du dialogue avec l’opposition, “la manière dont il a tenté de mettre en œuvre une réforme de grande envergure sans rechercher un large consensus, indique un affaiblissement de la force institutionnelle et prévisibilité de la politique.”
La Banque centrale d’Israël et de hauts responsables du ministère des Finances ont averti que la refonte judiciaire pourrait avoir un impact sur le sentiment des investisseurs et nuire à l’économie.
Les détracteurs du plan de refonte de Netanyahu, dont les anciens officiers militaires, croient que le plan donnera des pouvoirs démesurés au cabinet d’extrême droite du régime israélien.
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Netanyahu, qui est jugé pour des accusations de corruption prétend que les changements sont nécessaires pour freiner les juges militants qui se sont ingérés dans la prise de décision politique.
