Le « coup d'État judiciaire » de Netanyahu déclenche une nouvelle manifestation de milliers de personnes pour la 12e semaine consécutive.
Des milliers de manifestants ont organisé une nouvelle marche à travers Tel-Aviv dans les territoires occupés, reprochant au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu d'avoir poursuivi ses « réformes judiciaires » très controversées et impopulaires.
La manifestation a eu lieu dans la ville côtière samedi soir 26 mars pour la 12e semaine consécutive après que Netanyahu a annoncé les soi-disant réformes qui, selon lui, visent à améliorer l'équilibre des pouvoirs entre les politiciens et la Cour suprême du régime.
Les changements sont censés priver la Cour suprême du régime israélien d'annuler les décisions prises par le nouveau cabinet extrémiste israélien et la Knesset. Ils permettront également aux législateurs d'annuler les décisions du tribunal à la majorité simple, tout en leur donnant plus de poids dans le comité de sélection qui nomme les juges.
La Knesset devrait voter la semaine prochaine sur la partie centrale des propositions législatives qui prévoit de modifier le mode de nomination des juges.
Lors de la manifestation de samedi, Josh Drill, porte-parole d'un mouvement de protestation dit « des parapluies », a déclaré que les réformes étaient sur le point de transformer le régime d'occupation en ce qu'il a appelé « une dictature ».
« Même s'ils réussissent le coup d'État judiciaire, cette manifestation ne mènera nulle part », a-t-il ajouté.
Pour apaiser les manifestants, une commission parlementaire a amendé le projet de loi pour le rendre plus acceptable, mais l'opposition a exclu de soutenir toute partie du paquet de réformes jusqu'à ce que toutes les étapes législatives soient interrompues.
Les manifestants ont également annoncé une « semaine de la paralysie », comprenant des rassemblements et des manifestations devant les domiciles des ministres ainsi que devant le Parlement.
Cherchant à défendre les réformes jeudi, Netanyahu a déclaré que les changements « ne prennent pas le contrôle de la Cour, mais l'équilibrent et la diversifient ».
Il a également juré que son cabinet restait déterminé à « faire avancer de manière responsable la (...) réforme qui rétablira le juste équilibre entre les autorités ».
Le ministre israélien appelle à la révocation des « réformes »
Samedi 25 mars, le ministre des Affaires militaires du régime israélien, Yoav Gallant, a appelé le cabinet d'extrême droite du régime à suspendre la législation, affirmant que l'amère dispute qu'elle a provoquée constitue une menace pour le régime.
« La division croissante s'infiltre dans l'armée... », a-t-il déclaré, ajoutant que les réformes représentaient « un danger clair, immédiat et réel » pour le régime.
Gallant faisait apparemment référence à une vague de forces israéliennes, qui se sont engagées à ne pas tenir compte des appels à la réserve militaire si les réformes se poursuivent.
Selon le ministre, les réformes pourraient donc affaiblir la préparation à la guerre du régime.
Les remarques de Gallant ont révélé de sérieuses fissures dans le cabinet de coalition de Netanyahu. Suite à sa déclaration, le ministre d'extrême droite Itamar Ben-Gvir a appelé le Premier ministre à renvoyer Gallant.