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Des personnalités saoudiennes de premier plan figuraient parmi les personnes libérées

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des prisonniers libérés sont arrivés vendredi 14 avril à l'aéroport de Sanaa, la capitale yéménite ©AP

Des dizaines de prisonniers de guerre, dont des Saoudiens, ont été libérés dans le cadre d'un échange transfrontalier entre la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite et le mouvement yéménite Ansarollah, a fait savoir, samedi 15 avril, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 

Cet évènement faisait partie d'un échange de plusieurs jours impliquant près de 900 détenus et survient au milieu de pourparlers de paix qui ont fait naître l'espoir de mettre fin à une guerre de huit ans contre le Yémen.

Le vol depuis la ville d'Abha, dans le sud de l'Arabie saoudite, a décollé avant 09h00 heure locale (06h00 GMT), à destination de la capitale du Yémen, Sanaa, avec 120 anciens prisonniers, a déclaré la porte-parole du CICR, Jessica Moussan.

Il a été suivi d'un vol de Sanaa vers Riyad transportant 20 anciens détenus, dont 16 Saoudiens et trois Soudanais, qui a atterri vers midi, heure locale, selon la chaîne affiliée à l'État saoudien, al-Ekhbariya.

À ce propos, on rappellera que l'opération de libération est le résultat de pourparlers conclus le 20 mars 2023 à Berne, en Suisse, où les parties du conflit au Yémen ont finalisé le plan de libération. Le CICR a coprésidé ces réunions avec le bureau de l'envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a précisé le CICR dans son communiqué.

Dans ce droit fil, le directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient, Fabrizio Carboni, a déclaré : « Grâce à cet acte de bonne volonté, des centaines de familles déchirées par le conflit sont réunies pendant le mois béni de Ramadan, offrant une lueur d'espoir au milieu de grandes souffrances ».

« Notre profond désir est que ces libérations donnent un élan à une solution politique plus large, conduisant encore plus de détenus à retourner auprès de leurs proches », a-t-il poursuivi.

Cette évolution survient un jour après que le Conseil présidentiel du Yémen soutenu par l'Arabie saoudite et le mouvement de Résistance yéménite Ansarallah ont échangé 322 prisonniers, marquant une mesure de confiance importante et une étape majeure vers la paix dans ce pays arabe déchiré par la guerre.

Au total, 72 prisonniers ont été envoyés de l'aéroport de Sanaa à l'aéroport d'Aden à bord de deux vols, et 250 captifs d'Ansarallah sur deux vols d'Aden à Sanaa.

Des personnalités de premier plan, dont Nasser Mansour Hadi, frère de l'ancien président yéménite Abd Rabbu Mansour Hadi, et Mahmoud al-Subeihi, ancien ministre de la Défense du gouvernement déchu, figuraient parmi les personnes libérées.

« L'échange de prisonniers est une étape positive. Nous espérons que tous les prisonniers seront finalement libérés et que la recherche des disparus aboutira. C'est une étape importante dans le processus humanitaire ainsi qu'un grand pas vers la paix », a déclaré Mohammed Ali al-Houthi, président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen.

Toutes les parties du conflit au Yémen ont convenu lors de négociations en Suisse le mois dernier de libérer 887 détenus et de se réunir à nouveau en mai pour discuter de nouvelles libérations. L'accord a été supervisé par l'envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, et le CICR.

En ce qui concerne l'impact de la reprise des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite sur la paix au Yémen, il est à noter que Téhéran et Riyad ont convenu le mois dernier de rétablir les relations diplomatiques rompues en 2016, laissant espérer que le processus de paix au Yémen progressera.

Une délégation saoudienne a conclu jeudi des pourparlers de paix à Sanaa avec des responsables du mouvement Ansarallah. Les responsables yéménites ont évoqué des progrès et déclaré que de nouvelles discussions étaient nécessaires pour aplanir les divergences restantes.

Rappelons que l'Arabie saoudite a déclenché en mars 2015 une guerre sanglante contre le Yémen, en collaboration avec plusieurs de ses alliés et avec le soutien en armes et en logistique des États-Unis et de plusieurs États occidentaux, dans le but de réintroduire le président démissionnaire et en fuite Abdrabbo Mansour Hadi, qui s'était ensuite réfugié à Riyad dans le cadre d'un conflit politique avec le mouvement populaire Ansarallah.

En dépit du soutien occidental, la guerre menée par Riyad n'a atteint aucun de ses objectifs et a entraîné la mort de dizaines de milliers de civils, le déplacement de millions de personnes et la destruction des infrastructures du pays.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV