Au Yémen, un échange sur trois jours de plus de 800 prisonniers entre les deux camps ennemis vient de débuter et un premier avion vient de quitter Sanaa pour Aden.
En effet, dans le cadre d'efforts diplomatiques concertés pour négocier la fin du conflit, un échange sur trois jours de plus de 800 prisonniers a débuté ce vendredi 14 avril 2023.
Les médias locaux ont rapporté que les responsables d'Ansarallah avaient accepté de libérer 181 détenus dont des soldats saoudiens et des mercenaires soudanais qui faisaient partie de la guerre menée par l'Arabie saoudite contre le Yémen ; une guerre soutenue sur tous les plans par Washington et d’autres gouvernement occidentaux.
En échange, 706 prisonniers détenus par l’ancien régime yéménite seront libérés dans le cadre de l'accord d'échange de prisonniers négocié sous l’égide de l'ONU et du CICR, en mars dernier, en Suisse.
La Croix-Rouge a déclaré que vendredi, il y aurait deux séries de vols simultanés entre Aden et Sanaa pour transférer les prisonniers.
Cette opération sur trois jours constitue l'échange de prisonniers le plus important au Yémen depuis que les deux parties ont libéré plus de 1 000 détenus en octobre 2020.
Accord initial sur la trêve
Pendant ce temps, une délégation saoudienne a quitté jeudi le Yémen avec un "accord initial" sur une trêve et un engagement à tenir un deuxième cycle de pourparlers avec Ansarallah, une semaine après que Riyad a informé Sanaa de sa décision de mettre fin à la guerre.
"Il y a un accord initial sur une trêve qui devrait être annoncé plus tard, s'il est finalisé", a déclaré à l'AFP un responsable d'Ansarallah sous couvert de l'anonymat: "Il y a un accord pour tenir une autre série de pourparlers". L'information a été confirmée par une source gouvernementale.
L'équipe de négociation est dirigée par l'ambassadeur saoudien au Yémen, Mohammed al-Jaber qui se serait rendu à Sanaa 4 jours plus tôt, cherchant à "stabiliser" une trêve qui avait expiré en 2022.
"Il y a un accord pour tenir une autre série de pourparlers afin de discuter plus en détail des points de divergence", a déclaré le responsable d'Ansarallah.
Plus tôt la semaine dernière, le porte-parole d'Ansarallah Mohammed Abdessalam, avait déclaré que le Yémen poursuivrait ses efforts pour mettre fin à l'agression qui dure depuis 8 ans et pour que s’établisse finalement la paix.
Abdessalam a été cité par la chaîne de télévision al-Mayadeen comme ayant affirmé : « Nous poursuivons nos efforts par le biais de négociations pour mettre fin à l'agression et lever le siège et, nous espérons que ces efforts seront couronnés par un accord de paix ».
La guerre au Yémen a créé l'une des pires crises humanitaires au monde, avec des dizaines de milliers de morts et des millions de personnes déplacées et nécessitant une aide humanitaire.
Ces derniers développements surviennent alors que les observateurs estiment que le récent rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite pourrait contribuer à renforcer la stabilité dans la région et, en partie, faciliter les efforts pour parvenir à une paix durable au Yémen.
Téhéran et Riyad ont convenu de rétablir les relations diplomatiques le 10 mars après des pourparlers intensifs organisés par la Chine. Les hauts diplomates des deux pays ont également tenu une réunion historique jeudi à Pékin, mettant l'accent sur les efforts visant à renforcer la confiance mutuelle et à renforcer la sécurité régionale.