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Le monde multipolaire risque une deuxième guerre froide (FMI)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a alerté sur le risque de voir une fragmentation de l'économie mondiale se transformer en une « seconde guerre froide » qui représenterait une « perte de talents et de contribution pour le monde ».

« Les pays doivent faire plus pour éviter les conséquences coûteuses de la fragmentation croissante du commerce mondial et aider à éviter une seconde guerre froide », a-t-elle averti, le jeudi 13 avril lors d'une conférence de presse à la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Kristalina Georgieva a déclaré qu'une combinaison de la pandémie de Covid, de la guerre en Ukraine et des lacunes de la mondialisation avait conduit à une scission potentiellement dangereuse.

« Ce que nous avons appris de Covid-19 et de la guerre, c'est que la sécurité de l'approvisionnement et le fonctionnement fiable des chaînes d'approvisionnement mondiales revêtent une plus grande priorité dans les discussions économiques et la prise de décision, a-t-elle souligné. Les gouvernements ne devaient pas trop se replier sur eux-mêmes pour sécuriser leurs économies. »

« Pouvons-nous renforcer la sécurité de l'approvisionnement sans pousser le monde dans une nouvelle Guerre froide, s’est-elle interrogée. Je pense que c'est possible. »

« Si nous ne parvenons pas à être plus rationnels, les gens partout dans le monde seraient moins bien lotis. La classe moyenne de chaque pays en paierait le prix », a-t-elle prévenu. « Donc, un peu plus de sang-froid nous mènerait loin. »

Les pays du G7 ont publié mercredi 12 avril un communiqué soulignant l'importance de « renforcer la résilience de la chaîne d'approvisionnement » et promettant de travailler avec les pays à revenu faible et intermédiaire. Le communiqué met l’accent sur le désir commun du groupe pour former une nouvelle chaîne d'approvisionnement qui ne dépende pas autant de la Chine.

À lire : FMI : un tiers du monde sera frappé par la récession en 2023

« Nous devons également intensifier la coopération internationale pour réduire les méfaits de la fragmentation. Notre analyse montre que le coût à long terme de la fragmentation des échanges pourrait atteindre 7 % du PIB mondial. Si l'on y ajoute le découplage technologique, certains pays pourraient perdre jusqu'à 12 % de leur PIB. La fragmentation des flux de capitaux, y compris les investissements étrangers directs, serait un autre coup dur pour la croissance mondiale », a-t-elle ajouté.

Un document de travail du FMI discuté lors de la conférence a fait valoir que permettre à l'économie mondiale de se séparer entre l'Occident « démocratique » dirigé par les États-Unis d'un côté et la Chine, la Russie et d'autres rivaux américains de l'autre, serait catastrophique pour les petites nations.

Les tensions entre Pékin et Washington ont des répercussions sur le marché des câbles sous-marins. Les deux superpuissances multiplient les investissements dans ces artères de fibre optique reposant au fond des mers, vitales pour l'acheminement des communications internationales. Cette rivalité est devenue une source d’inquiétude majeure pour certains experts craignant que le résultat ne soit deux internets.

« Le président français Emmanuel Macron prévoit également d'organiser un sommet sur la construction d'un nouveau cadre financier », a déclaré son ministre des Finances, Bruno Le Maire, aux journalistes, déconseillant un découplage total avec la Chine. L'annonce est intervenue après l'accueil favorable de plusieurs membres de l'UE envers l'appel de Macron à lutter pour une « autonomie stratégique » vis-à-vis des États-Unis. 

Le conflit en Ukraine a vidé les coffres et les stocks d'armes européens, à la fois par l'aide directe à Kiev et par le coût accru du remplacement de l'énergie russe sous embargo par des alternatives plus coûteuses comme le gaz naturel liquéfié des États-Unis, a écrit RT.

Pendant ce temps, les pays BRICS discutent de l’établissement d'une monnaie commune, au grand dam de Washington, qui s'appuie sur le statut du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale pour maintenir sa valeur élevée dans un contexte d'inflation quasi record et de niveaux d'impression monétaire sans précédent.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV