Les observateurs militaires doutent que l'Union européenne puisse rassembler un million d’obus en un an pour les envoyer à l’Ukraine, rapporte le journal allemand Welt am Sonntag.
Alors que l’Union européenne a promis d’envoyer un million d’obus de 155 mm à l’Ukraine d’ici un an, de nombreux spécialistes bruxellois s’interrogent sur la mise en œuvre de ce plan, rapporte Welt am Sonntag, cité par Sputnik.
« Dans les cercles militaires bruxellois, on dit qu'il est peu probable qu'un million d'obus soient collectés. Du moins pas en un an », souligne le journal.
La cacophonie semble d’ores et déjà régner quant à la manière de rassembler cet arsenal. Certains États membres veulent passer commande à travers l'Agence européenne de défense (AED), alors que d’autres s’y opposent.
Le scénario d’un achat hors de l’UE divise également les Vingt Sept. La France, qui souhaite favoriser son industrie militaire, s’y oppose, tout comme la Grèce et Chypre qui ne veulent pas que les commandes aillent aux fournisseurs turcs, rapporte le quotidien allemand.
Le plan initial prévoit que 17 pays transfèrent des obus à Kiev, en le prélevant sur leurs stocks et en recevant une compensation de l’UE. Un milliard d’euros pourrait être alloué à cette opération, Bruxelles prévoyant la même somme pour des achats conjoints de munitions.
Livraisons et stocks qui sont en miette
Les livraisons d’armements à l’Ukraine semblent avoir rencontré plusieurs obstacles ces dernières semaines. Les fournitures de chars, annoncées par plusieurs pays occidentaux, sont en réalité moins importantes que prévues et ont pris du retard. Washington a notamment admis que ses chars Abrahms ne serviraient à rien à ce stade du conflit et ne visaient qu’à mettre la pression sur Berlin.
Côté stocks, les Européens commencent également à saturer. L’Allemagne, qui a promis de livrer plusieurs chars Leopard, a admis que ses stocks étaient déjà siphonnés et qu’elle ne pourrait en fournir plus. Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, a ainsi affirmé que l’OTAN ne pourra pas augmenter ces fournitures de chars au-delà des engagements actuels.
Au bord de la pénurie, les pays européens en sont réduits à gratter les fonds de tiroirs chez leurs voisins. Berlin a par exemple demandé à la Suisse, pays traditionnellement neutre, de lui revendre des chars hors service pour les envoyer à Kiev. Les renseignements britanniques ont par ailleurs créé une équipe de choc pour aller quémander des obus à différents pays à travers le monde, rapportait récemment le Daily Express.