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France : les manifestations de masse ont créé des divisions entre les ministres et les alliés de Macron

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les manifestants tiennent une pancarte représentant le président français Emmanuel Macron en tant que roi lors d'une manifestation à Nice, le 28 mars 2023. ©Reuters

En France, alors que les grèves et les manifestations se poursuivent sans relâche, des failles sont apparues dans le camp de Macron.

Plusieurs rassemblements contre la réforme des retraites et la répression policière ont été organisés jeudi 30 mars dans toute la France. Pour ce vendredi, la circulation des trains sera perturbée sur certaines lignes du réseau SNCF en Ile-de-France.

Jeudi, à Lyon, Nantes, Lille, Paris et dans d'autres villes de France, des centaines ou des milliers de personnes se sont rassemblées près des préfectures, "contre la répression à Sainte-Soline et les violences policières" dans les manifestations, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Après le rassemblement prévu devant la mairie, plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Paris jeudi soir. Les manifestants ont allumé des feux, érigé des barricades et la police s'est déployée pour tenter de les arrêter.

Selon BFMTV, 4 500 personnes ont manifesté devant l'hôtel de ville.

À Paris, le rassemblement de 4 500 personnes, selon la préfecture de police, s'est transformé dans la soirée en manifestations par petits groupes au cœur de la capitale. Sept personnes ont été interpellées dans les cortèges, selon un bilan de la police à 22h30.

Selon le parquet de Paris, près de 60 personnes se sont retrouvées en garde à vue à l'issue de la manifestation contre la réforme des retraites, mardi 28 mars à Paris, qui a relié la place de la République à Nation. Sept personnes ont été déférées en vue d'une comparution immédiate.

Au total, selon le ministère de la Justice, sur la période du 16 au 25 mars inclus sur l'ensemble du territoire (soit 10 jours de manifestations et sans la 10e journée de mobilisation du 28 mars), 1 346 personnes ont été placées en garde à vue. Celles-ci ont donné lieu, à ce stade, à 195 poursuites devant le tribunal judiciaire.

Pour la capitale, le parquet de Paris n’a pas le moyen de faire un décompte de toutes les suites judiciaires. Mais depuis le 15 mars, et avant la manifestation du mardi 28 mars, on dénombre 880 gardes à vue, qui ont donné lieu à 36 comparutions immédiates.

Par ailleurs, de nombreuses stations-service françaises étaient toujours touchées jeudi par des pénuries de carburant en raison de la grève contre la réforme des retraites dans les raffineries.

Une station-service sur deux manquait d'au moins un type de carburant (essence et/ou gazole) jeudi matin dans le Val-de-Marne, l'Essonne (42,3%) et Paris (32,7%). La situation reste également tendue dans certains départements de l'ouest, comme la Loire-Atlantique, ou du sud-est, comme les Bouches-du-Rhône, où dans les deux cas, plus de 30% des stations sont en rupture d'au moins un produit et plus de 20% des stations sont même complètement à sec, selon les données du gouvernement.

Ce qui a commencé en janvier comme une protestation syndicale contre le projet de M. Macron de relever l'âge de la retraite de deux ans, à 64 ans, s'est transformé en un mouvement plus large, avec des manifestations de masse organisées dans toute la France qui ont souvent tourné à la violence.

La détermination du président Emmanuel Macron à imposer sa réforme des retraites malgré les manifestations de masse crée des divisions entre les ministres et ses alliés.

Les sondages suggérant que les électeurs souhaitent un remaniement ministériel exercent une pression supplémentaire sur le Premier ministre Elisabeth Borne, certains de ses collègues étant susceptibles d'envisager de prendre sa place si elle est contrainte de démissionner en raison de la gestion de la crise par son gouvernement.

Aucun ministre ne s'est prononcé publiquement sur la réforme des retraites ou sur l'approche du gouvernement quant à sa mise en œuvre, mais des sources proches du camp de M. Macron affirment qu'en coulisses, les fonctionnaires et les législateurs se livrent à des joutes oratoires et à des luttes intestines, certains ne prenant plus la peine de dissimuler leurs frustrations.

La situation s'est considérablement détériorée depuis que M. Macron a décidé, le 16 mars, de faire passer la réforme en utilisant des pouvoirs constitutionnels spéciaux pour contourner le Parlement.

Dans un sondage publié jeudi 30 mars, 76 % des personnes interrogées ont déclaré que l'épisode de la réforme des retraites leur avait laissé une mauvaise opinion de M. Macron, et près de deux tiers d'entre elles souhaitent un remaniement.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV