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Israël: la grogne anti-Netanyahu entre dans sa 11e semaine

Manifestation à Tel-Aviv contre le cabinet de Benjamin Netanyahu, le 14 janvier 2023. ©AFP

Les résidants dans les territoires occupés se soulèvent dans plus de 100 villes pour maquer la 11e semaine de manifestations contre les « réformes judiciaires » de Netanyahu. 

Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de plus de 100 villes et villages des territoires occupés pour la onzième semaine consécutive. Ils fustigent les soi-disant réformes judiciaires proposées par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Les manifestations ont eu lieu samedi 18 mars dans les villes de Tel-Aviv, de Haïfa, de Qods, d’Ashdod et de Beer Sheva ainsi qu’ailleurs dans les territoires occupés, ont rapporté les médias israéliens.

À Tel-Aviv, les participants ont afflué vers la place Dizengoff, avant de se déployer et de bloquer les routes à travers le centre-ville.

La manifestation a suscité une contre-manifestation, au cours de laquelle des partisans du cabinet de Netanyahu ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « traîtres de gauche ».

Un homme de 57 ans a été arrêté après avoir prétendument foncé avec sa voiture sur un groupe de manifestants dans la ville d’Herzliya, au nord de Tel-Aviv, a indiqué le porte-parole de la police, ajoutant qu’une personne avait également été hospitalisée.

Dans certains cas, la police a affronté des manifestants à Tel-Aviv et utilisé des canons à eau pour les disperser.

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Les manifestations de samedi se sont même étendues aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, qui ont longtemps été considérées comme un bastion politique pour les partenaires de la coalition de droite de Netanyahu.

Les réformes proposées par le Premier ministre cherchent à priver la Cour suprême du régime israélien de sa capacité à annuler les décisions prises soit par le cabinet extrémiste de Netanyahu, soit par la Knesset. Ils autorisent également les législateurs à annuler les verdicts du tribunal et leur donnent plus d’influence au sein du comité de sélection qui nomme les juges.

S’adressant aux manifestants à Ashdod, le politicien de l’opposition Yaïr Lapid a condamné le cabinet pour avoir rejeté un compromis proposé par le président du régime, Isaac Herzog, mercredi.

Restant résolu à mettre en œuvre les changements, Netanyahu a immédiatement rejeté la proposition, alléguant que « des sections clés du plan qu’il (Herzog) a présenté ne faisaient que perpétuer la situation existante et qu’elles n’apportaient pas l’équilibre requis aux autorités israéliennes ».

S'adressant aux manifestants, Lapide a déclaré que les membres du cabinet extrémiste “ne veulent pas de négociations... Ils veulent aller de l’avant avec la législation...”, faisant référence aux efforts continus du cabinet pour précipiter les réformes à la Knesset.

Face à l’objection de Netanyahu, Herzog a mis en garde contre une guerre civile, ajoutant que le Premier ministre poussait Israël sur une voie dangereuse.

“Celui qui pense qu’une véritable guerre civile, avec des vies humaines, est une ligne que nous ne pourrions jamais atteindre, n’a aucune idée de ce dont il parle”, a déclaré le président du régime en début de semaine.

Netanyahu, qui est revenu au pouvoir pour un sixième mandat fin décembre, a déclaré que les manifestations visaient à le renverser.

Il est jugé dans trois affaires de corruption et nie tout acte répréhensible. Les opposants à ses propositions de réformes ont accusé Netanyahu d’essayer d’utiliser les réformes pour annuler d’éventuels jugements contre lui.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV