TV
Infos   /   A La Une   /   Amériques   /   Asie   /   L’INFO EN CONTINU

L'accord AUKUS sur les sous-marins nucléaires fait partie d'une croisade impérialiste contre la Chine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Entouré du premier ministre australien Anthony Albanese (G) et le Premier ministre britannique Rishi Sunak (D), le président américain Joe Biden fait un discours dans le cadre de l'Alliancce AUKUS dans une base navale à San Diego en mars 2023. ©Le Soleil

Pékin a raison de condamner le pacte AUKUS qui accélère la course aux armements et sape la stabilité de la région de l’Asie-Pacifique.

Plus tôt cette semaine, un sommet trilatéral s’est tenu avec les dirigeants de l’Australie, de l’Angleterre et des États-Unis à San Diego pour étoffer l’accord AUKUS fournissant à Canberra des sous-marins à propulsion nucléaire, avec l’intention de contenir la Chine dans l’océan Indien et dans le Pacifique.

Le pacte créera également une présence tournante de sous-marins nucléaires britanniques et américains près de Perth, en Australie-Occidentale, à partir de 2027. L’objectif est d’intégrer la sous-flotte nucléaire américaine et britannique pendant que l’Australie “construit les capacités opérationnelles nécessaires”.

Ce n’est pas un hasard si l’accord a été annoncé le jour du Commonwealth, l’héritage de l’Empire britannique assurant la présence du Royaume-Uni sur cinq continents. Le même jour, le gouvernement britannique a publié sa « révision intégrée » qui l’engage à augmenter les dépenses de défense. Le Premier ministre Rishi Sunak a ensuite décrit la Chine comme un “défi déterminant pour l’époque”, présentant le Royaume-Uni et l’alliance AUKUS dans son ensemble comme une force bienveillante vouée à maintenir l’Indo-Pacifique ouvert et libre.

La Chine a fermement condamné la réunion, la décrivant comme “faisant partie la mentalité de la guerre froide qui ne fera qu’exacerber la course aux armements, saper le régime international de non-prolifération nucléaire et nuire à la paix et à la stabilité régionales”.

L’interprétation par la Chine de l’accord sur les sous-marins AUKUS est correcte : l’administration Biden étend agressivement son système d’alliance dans le but de contenir militairement Pékin. Parallèlement au pacte AUKUS, il fait pression pour une coopération trilatérale avec la Corée du Sud et le Japon, ce à quoi le président sud-coréen Yoon Seok Yeol se montre ouvert. D’où l’élargissement de sa présence militaire aux Philippines et la participation de Séoul à d’autres groupes régionaux tels que le QUAD.

Cependant, le pacte AUKUS est unique en son genre : il se compose seulement des pays anglo-saxons. En tant que tel, il incarne le sentiment néo-impérialiste de l’exceptionnalisme des Anglo-saxons.

La décision du Royaume-Uni de poursuivre une politique étrangère de plus en plus anti-chinoise est influencée par les États-Unis au détriment des intérêts nationaux. Cependant, son récit de politique étrangère, en particulier à la lumière du Brexit, est revêtu de la nostalgie impériale, qui renvoie à l’Empire britannique comme “force du bien”, mais pas à la colonisation, l’exploitation ou l’agression contre d’autres pays.

Pour quiconque connaît un peu l’histoire, il s’agit d’une vision idéaliste et révisionniste : la Chine a été soumise à une agression extrême alors que la Grande-Bretagne cherchait à ouvrir le pays par la force, à saisir des ports et à annexer des territoires tels que Hong Kong, laissant place à ce que Pékin décrit comme « siècle de l’humiliation ».

« Bien que l’Empire britannique n’existe plus, les dirigeants du pays continuent de vivre dans le passé et l’héritage de l’impérialisme britannique se perpétue à travers l’hégémonie des États-Unis et des pays auxquels l’Empire a donné naissance, à titre d’exemple, l’Australie. Ces descendants continuent de “porter le relais” à travers ce qu’ils proclament être “l’ordre fondé sur des règles” pour poursuivre l’expansionnisme militaire contre Pékin.

En réalité, AUKUS est une force déstabilisatrice dans la région Asie-Pacifique, accélérant la course aux armements et augmentant les tensions. Les pays neutres comme l’Indonésie, avec lesquels l’Occident souhaite s’aligner, se méfient d’AUKUS et le considèrent comme une menace contre l’équilibre stratégique de la région au risque de déclencher la guerre.

Comme l’érudit Adam Ni l’a décrit avec justesse, “c’est comme payer une prime d’assurance pour augmenter la probabilité d’un accident de voiture”. La Chine est maintenant contrainte d’y réagir en augmentant ses dépenses de défense et en s’alignant plus profondément avec des pays comme la Russie pour éviter de tomber dans le piège de guerre tendu par les États-Unis.

AUKUS est une croisade post-impérialiste, qui fait partie de la campagne à multiples facettes de l’administration Biden pour renverser la paix en Asie et transformer la région en une arène militaire. Il s’agit d’une tentative de créer un système similaire à l’OTAN dans le Pacifique et l’étendre à l’avenir. Ce n’est pas un engagement pour la paix, mais un engagement pour la guerre et la déstabilisation, avec une intention explicite de cibler la Chine.

L’alliance est chargée de l’identité, de l’idéologie et de la nostalgie de l’impérialisme britannique, qui ne montre aucun respect pour la région, son histoire ou son peuple. Il appartient donc aux nations éprises de paix de la rejeter.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV