Plus de perturbations sont attendues ce mercredi 15 mars en France, alors que les opposants aux réformes des retraites du gouvernement se mettent à nouveau en grève.
Des manifestations ont été signalées mardi au matin dans les transports et le ramassage des ordures ménagères dans plusieurs agglomérations françaises.
Pour ce mercredi et demain 16 mars, de nombreux travailleurs ont appelé à des grèves continues et « renouvelables », y compris dans les raffineries de carburant et parmi les éboueurs. Les travailleurs des fournisseurs d’électricité et le personnel de la SNCF sont également susceptibles de poursuivre l’action en dehors des jours de grève officiels.
À Paris, les poubelles débordent, tandis qu’à Nantes, les autorités ont recommandé aux ménages de ne plus laisser leurs sacs ou poubelles dehors, a-t-on appris de Mag24.
Régis Vieceli, secrétaire général CGT du secteur des déchets et de l’assainissement de la ville de Paris, a déclaré à BFMTV : « Le mouvement a été prolongé jusqu’à mercredi. Nous sommes très déterminés à poursuivre le mouvement jusqu’à ce [pension] projet de loi est retiré. »
Il pourrait être demandé à la police d’intervenir pour évacuer les ordures, y compris de l’entreprise de gestion des ordures ménagères Syctom, mais l’entreprise a indiqué qu’elle n’avait pas encore franchi cette étape.
Transport commun en perturbation
Les trains devraient être « gravement perturbés » mercredi, selon l’opérateur français SNCF. Fabrice Michaud, secrétaire général du syndicat CGT Transports, a déclaré à FranceInfo: « C’est un processus progressif pour amener la France à l’arrêt, et nous n’avons pas dit notre dernier mot sur la question. »
Pour sa part la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a de nouveau demandé aux compagnies aériennes d’annuler 20 % de leurs vols à Paris-Orly, en raison de la reprise des grèves des contrôleurs aériens.
Toulouse et Nantes disent que l’accès à leurs aéroports pourrait être difficile mercredi.
Carburant, essence et électricité
De nombreuses raffineries sont toujours en grève, notamment les travailleurs des sites TotalEnergie, Esso-ExxonMobil et Pétroineos, dont beaucoup ont entamé des grèves renouvelables depuis la semaine dernière.
Six des sept raffineries en France sont actuellement bloquées.
Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT Energie, a déclaré que les travailleurs du gaz des centres de stockage de méthane et de gaz sont également en grève, avec « un nombre énorme de sites » qui devraient à nouveau faire grève en grand nombre, jusqu’au « 15 mars inclus ».
Le syndicat de l’énergie CGT-Energie a déclaré que des coupures de courant pourraient être attendues aujourd’hui (14 mars) et demain, en particulier dans les bâtiments officiels du gouvernement.
Elle a notamment indiqué avoir coupé le courant à la préfecture des Alpes-Maritimes, à Nice, mardi matin.
Le Sénat devrait tenir un vote décisif jeudi 16 mars, après avoir entendu les résultats de la commission mixte paritaire (CMP) réunie à la hâte la semaine dernière.
Les dirigeants syndicaux doivent manifester devant l’Assemblée nationale ce jeudi, a déclaré le chef du syndicat CFDT, Laurent Berger. Frédéric Souillot, de FO, a déclaré au Parisien que « des actions auraient lieu dans toutes les préfectures de tous les départements dans de nombreuses villes de France », pour coïncider avec les débats du lendemain des réunions du CMP.
Le président Emmanuel Macron s’en est tenu aux plans jusqu’à présent, déclarant lundi : « Cette réforme est une nécessité absolue pour payer notre retraite et assurer la stabilité du pays ».
Les partis d’opposition ont également suggéré qu’ils pourraient empêcher le vote de la réforme en lançant une pétition, qui aurait besoin du soutien d’un cinquième des députés et d’un dixième des électeurs (4,87 millions) de personnes pour passer.
Valérie Rabault, députée socialiste, dit à Europe 1 que cette méthode « pourrait bloquer la mise en œuvre de la réforme jusqu’à neuf mois ».