Les Émirats arabes unis ont suspendu l'achat d'un système de défense aérienne avancé à Israël en raison des remous politiques au sein du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu et des remarques anti-palestiniennes de deux ministres extrémistes.
La décision des Émirats arabes unis est une réponse aux récentes actions et allégations du ministre israélien de la Sécurité intérieure Itamar Ben-Gvir et du ministre des Finances Bezalel Smotrich, a fait savoir, dimanche 12 mars, la chaîne de la télévision israélienne Channel 12.
La chaîne , citant des sources israéliennes, a dit que le président des Émirats arabes unis, le cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyan, avait annoncé le gel de l'accord.
« Tant que nous ne recevons pas l'assurance que Netanyahu est capable de contrôler son administration, nous ne pouvons pas entreprendre de projets communs », a estimé Al Nahyan.
En ce qui concerne la crise politique en Israël, il est à noter que les manifestations ont fait boule de neige dans les territoires occupés au cours des deux derniers mois depuis la décision controversée de Netanyahu de réformer le système judiciaire.
Le 22 septembre 2022, Reuters a cité deux sources affirmant qu'Israël avait approuvé une demande des Émirats arabes unis et fournirait à l'État riverain du golfe Persique des intercepteurs mobiles SPYDER fabriqués par l'entreprise Rafael.
Une troisième source a déclaré que les Émirats arabes unis avaient acquis une technologie israélienne capable de lutter contre les attaques de drones comme celles qui ont frappé Abu Dhabi plus tôt cette année-là.
Il n'était pas clair combien d'intercepteurs, qui sont montés sur des véhicules et peuvent se défendre contre les menaces à courte et longue portée, seraient fournis, ou si certains avaient déjà été expédiés.
En 2020, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont signé des accords négociés par les États-Unis avec Israël pour normaliser leurs liens avec le régime de Tel-Aviv. D'autres États arabes, à savoir le Soudan et le Maroc, leur ont emboîté le pas peu de temps après.
À ce propos, on rappellera que les accords de normalisation ont suscité de nombreuses condamnations de la part des Palestiniens ainsi que des nations et des défenseurs des droits de l'homme à travers le monde, en particulier dans le monde musulman.
Quant au cabinet extrémiste du nouveau Premier ministre, les Palestiniens considèrent ses ministres, en particulier Ben-Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, comme racistes et fascistes : ils ont publiquement prôné l'expulsion des Palestiniens et la démolition de leurs maisons et soutenu les groupes extrémistes israéliens.
Plus tôt ce mois-ci, Bezalel Smotrich a provoqué un tollé lorsqu'il a déclaré que la ville palestinienne de Hawara, au sud de Naplouse, devait être « anéantie ». « Je pense que Hawara doit être anéantie. Je pense qu'Israël devrait le faire », a-t-il prétendu le 1er mars.
Cette déclaration a été condamnée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, l'Union européenne et de nombreux pays à travers le monde.
Devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk a dénoncé ces propos comme « une déclaration insondable d'incitation à la violence et à l'hostilité ».
Le bureau du représentant de l'Union européenne à Qods a également condamné les propos racistes de Smotrich, les jugeant « inacceptables », « incitant à la violence aveugle dans une situation qui est déjà extrêmement tendue ».
Par ailleurs, Ben-Gvir a ordonné, le 6 mars, aux forces israéliennes de poursuivre la démolition des maisons palestiniennes qui auraient été construites « sans permis » dans l'est de Qods occupée pendant le mois sacré de Ramadan, pendant lequel les musulmans jeûnent de l'aube au coucher du soleil.
Selon la télévision publique israélienne KAN, l'annonce est intervenue malgré le fait que le régime d'occupation n'a pas procédé à des démolitions de maisons pendant le Ramadan ces dernières années afin d'éviter les tensions avec les Palestiniens et leurs opérations de représailles ultérieures.
Pendant ce temps, le quotidien israélien Yedioth Ahronoth a déclaré que la police israélienne avait averti Ben-Gvir que le mois de jeûne du Ramadan pourrait être extrêmement dangereux pour mettre en œuvre la mesure, d’autant plus que les Palestiniens sont déjà poussés à bout au milieu des tensions croissantes à travers la Cisjordanie occupée.