Le Hamas a catégoriquement dénoncé la décision de la justice israélienne de libérer la plupart des extrémistes juifs soupçonnés d'avoir participé au saccage dans la ville palestinienne de Huwara en Cisjordanie, ce week-end.
Le porte-parole du mouvement de résistance palestinien, Hamas, Hazem Qassem, a déclaré vendredi 3 mars dans un communiqué que « la décision de la justice israélienne de libérer les colons terroristes, qui ont participé à l'attaque de Huwara à Naplouse, confirme une fois de plus le fascisme et le racisme du régime occupant israélien contre la nation palestinienne ».
Il a ajouté que « l'acte montre également la complicité du régime dans le crime perpétré contre les Palestiniens sous les yeux de la communauté internationale, et encourage ainsi les colons israéliens à faire preuve de plus d'agressivité ».
Hazem Qassem a appelé la communauté internationale à prendre des mesures sérieuses et pratiques pour punir les autorités israéliennes, les tenir responsables du pogrom de Huwara ainsi que d'autres crimes contre le peuple palestinien, et agir au-delà des mots de condamnation.
Jeudi soir, les autorités judiciaires israéliennes ont libéré la plupart des colons israéliens qui avaient été arrêtés suite aux attaques de ce week-end contre la ville palestinienne de Huwara, au sud de Naplouse.
Des sources médiatiques ont déclaré que les colons avaient été libérés sur la base d'une décision de justice, selon laquelle il n'y avait pas suffisamment de preuves pour condamner les colons, malgré la disponibilité de dizaines de vidéos documentant l'attaque terroriste contre la ville, qui a entraîné la mort d'un travailleur humanitaire palestinien, blessé de nombreuses autres personnes et incendié des centaines de maisons et de véhicules.
La décision du tribunal israélien est intervenue au milieu des remarques racistes du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui a déclaré que la ville palestinienne de Huwara devrait être « anéantie ».
« Je pense que la ville de Huwara doit être anéantie. Je pense qu'Israël devrait le faire », a déclaré Smotrich, cité par les médias israéliens mercredi.
Les remarques de Smotrich ont été condamnées par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, l'Union européenne et de nombreux pays à travers le monde comme incitation à la violence et au terrorisme.
S'exprimant devant le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk a dénoncé ces propos comme « une déclaration insondable d'incitation à la violence et à l'hostilité ».
« La situation dans les territoires palestiniens occupés est une tragédie, une tragédie avant tout pour le peuple palestinien », a déclaré Turk au Conseil des droits de l'homme alors qu'il présentait officiellement un rapport sur la situation dans les territoires palestiniens occupés.
L'UE a exprimé elle aussi dans un communiqué de presse ses « grandes inquiétudes concernant la spirale de la violence sur le terrain » et a souligné que « des mesures immédiates de désescalade étaient nécessaires ».
Le bureau du représentant de l'Union européenne à Qods a condamné les propos racistes de Smotrich comme « inacceptables », affirmant qu'« ils incitent à la violence aveugle dans une situation qui est déjà extrêmement tendue ».
« Les commentaires de Smotrich vont dans le sens opposé, et sont inacceptables et intolérables », ajoute le communiqué.
« Nous appelons le cabinet israélien à désavouer ces commentaires et à travailler avec toutes les parties concernées pour désamorcer les tensions », a souligné l'UE.
L'Arabie saoudite et le Qatar ont condamné vendredi l'appel du ministre israélien pour que la ville palestinienne de Huwara soit « anéantie », Riyad la qualifiant de « raciste et irresponsable »
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé son « rejet total de ces déclarations racistes et irresponsables, qui reflètent la violence et l'extrémisme massifs que l'entité d'occupation israélienne exerce contre les frères palestiniens ».
Le Qatar a qualifié les commentaires de Smotrich de « haineux et provocateurs » et a déclaré qu'il les considérait comme « une incitation grave à un crime de guerre ».
