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La France tente éloigner l'Afrique de ses nouveaux partenaires sino-russe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président français Emmanuel Macron lors du sommet de Montpellier, le 8 octobre 2021. ©AP

La France n’est pas prête à abandonner ses intérêts et sa politique d’influence sur le continent africain d'où les efforts de son président en vue d'éloigner le continent de ses nouveaux partenaires comme la Chine et la Russie.

La récente tournée d’Emmanuel Macron en Afrique témoigne des appétits toujours aiguisés de Paris pour les ressources du continent, explique à Sputnik le militant panafricain Privat Ngomo.

Alors qu’Emmanuel Macron vient de mettre un terme à une tournée mouvementée en Afrique, ses promesses sur la fin de la Françafrique et des ingérences françaises sur le continent ne semblent pas avoir convaincu les observateurs.

Paris n’est pas prêt à abandonner ses intérêts et sa politique d’influence sur le continent, affirme ainsi Privat Ngomo, président gabonais du mouvement panafricaniste "The New Power". Pour étayer ses ambitions, la France apporte ainsi son soutien aux gouvernements qui lui sont favorables et tente d’éloigner les potentiels nouveaux partenaires des pays Africains, comme la Chine et la Russie.

« La France doit maintenir son pré-carré en Afrique centrale […] Elle doit aussi reprendre des parts de marché, aujourd’hui tenues par la Chine et d’autres puissances émergentes. Elle doit surtout empêcher la percée irrésistible de la Russie qui bénéficie du sentiment anti-françafricain », explique ainsi Privat Ngomo.

Même le couplet écologiste jouait par Emmanuel Macron lors de sa visite au Gabon n’a pas l’air de prendre. Paris fait preuve d’hypocrisie en jouant la carte verte, alors que les géants français comme Total ou Areva continue de surexploiter les matières premières du pays, déplore Privat Ngomo. Sans compter que la France ne donne pas forcément l’exemple sur son propre territoire.

« Emmanuel Macron dit se préoccuper de l’Environnement, notamment des forêts gabonaises, alors que dans le même temps, il fait décimer celles de Guyane. Il méprise le peuple gabonais pour lequel il n’a aucun égard, notamment dans le conflit Homme/Faune qui est de plus en plus meurtrier et dramatique pour les populations autochtones », note le militant panafricain.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le président français a choisi le Gabon, le Congo, l’Angola et le Congo Brazzaville pour sa tournée africaine, souligne Privat Ngomo. Les quatre pays possèdent en effet des sous-sols riches en hydrocarbures, à l’heure où la France cherche de nouvelles sources d’approvisionnements, les livraisons russes s’étant taries.

Privat Ngomo, qui se portera candidat à la prochaine présidentielle gabonaise, fait néanmoins confiance à la nouvelle génération de son pays pour chasser définitivement les fantômes de la Françafrique.

« Pour la nouvelle génération politique gabonaise, décomplexée, compétente, l’ère de la Françafrique sera révolue lorsqu’il n’y aura plus une seule base militaire française en Afrique, que le franc CFA sera aboli, que l’aide publique au développement visant à l’endettement perpétuel de l’Afrique sera supprimée », déclare-t-il.

La tournée d’Emmanuel Macron en Afrique a engendré de nombreuses polémiques. 

Commentant la tournée d'Emmanuel Macron en Afrique, la porte-parole de la diplomatie russe a jugé que Paris voulait toujours contrer l'influence de Moscou comme celle de Pékin, aux dépens de la souveraineté des pays africains.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré le 9 mars lors d'une conférence de presse que la France cherchait toujours à entraver l'influence russe et chinoise sur le continent africain, malgré les affirmations de Paris concernant la fin de « l'ère de la Françafrique ».

« Le rêve de préserver son influence exclusive en Afrique et d'en exclure les autres pays, en particulier la Russie et la Chine, est toujours d'actualité à Paris, de toute évidence », a-t-elle diagnostiqué, estimant que « la France définit toujours […] ses pays africains préférés » et qu’elle est prête à « fermer les yeux sur les coups d'Etat militaires et les nombreuses violations des droits de l'homme, tant qu'ils suivent aveuglément le cap défini par la France ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV