Pour la neuvième semaine consécutive, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues en Palestine occupée pour contester les soi-disant réformes judiciaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui vise la Cour suprême du régime israélien.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier soir, samedi 4 mars, contre le cabinet de Netanyahu dans 95 endroits à travers les territoires occupés en particulier à Tel-Aviv, Qods, Haïfa, Kfar Saba, Beer Sheva, Netanya, Herzliya et Beit Shemesh, a rapporté le site Web Walla.
Le nombre de manifestants a augmenté à Haïfa par rapport aux semaines précédentes : plus de 35 000 personnes ont manifesté dans la ville et appelé à la démission de Netanyahu.
Les manifestants ont également brandi des banderoles avec des slogans écrits en hébreu, anglais et arabe, notamment : « La vie des Palestiniens compte », « Un peuple occupant un autre peuple ne peut pas être libre » et « Il est temps de renverser le dictateur ».
Par ailleurs, 12 000 personnes ont manifesté à Netanya, plus de 10 000 personnes à Herzliya, 3 000 personnes à Beer Sheva et des milliers dans plusieurs autres villes.
À Tel-Aviv, les manifestants ont brandi une grande banderole sur laquelle était libellée : « Ministre du crime » et « Honte ! » en référence à Netanyahu. Les participants ont également scandé d’autres slogans : « Ô police, où étaient-ils quand ils [les colons israéliens] ont brûlé Hawara ? », évoquant le massacre des Palestiniens par des colons israéliens la semaine dernière dans la ville de Hawara, au sud de la ville de Naplouse en Cisjordanie.
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Un groupe de manifestants portait une banderole affichant les images de deux ministres extrémistes du régime israélien avec une toile de fond une image de la ville de Hawara en train de brûler suite à l’attaque des colons.
Les médias israéliens ont estimé qu’environ 160 000 manifestants ont assisté au rassemblement à Tel-Aviv où des échauffourées ont éclaté lorsqu’un groupe de manifestants a franchi des barricades et s’est heurté aux forces de sécurité et bloqué une autoroute pendant un court instant.
Les forces de sécurité israéliennes à cheval ont affronté les manifestants, dont certains ont allumé une torche alors que la police a recouru à l’usage des canons à eau pour les disperser. Quatre personnes ont été arrêtées à Tel-Aviv.
Netanyahu est revenu au pouvoir en tant que Premier ministre fin décembre, à la tête d’une coalition de partis d’extrême droite et extrémistes. Pour attirer la loyauté de ces partis, il s’est engagé à apporter des changements majeurs dans le système judiciaire. Les changements qu’il propose visent à retirer à la Cour suprême la possibilité d’annuler les décisions prises par le cabinet extrémiste de Netanyahu et la Knesset.
Les soi-disant réformes ont déjà reçu l’approbation en première lecture de la Knesset. Les observateurs disent que les réformes peuvent potentiellement permettre à la Knesset d’annuler une série d’accusations de corruption pour lesquelles Netanyahu est jugé : corruption, escroquerie et abus de confiance.
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Les réformes autorisent également à la Knesset de modifier les soi-disant lois fondamentales - la quasi-Constitution du régime - de la manière qu’elle juge appropriée. Les partisans, cependant, allèguent que les changements sont nécessaires pour limiter la capacité du tribunal à s’immiscer dans la politique.
Des manifestations se tiennent chaque samedi soir depuis que Netanyahu a présenté son plan. Des manifestations similaires contre la réforme judiciaire ont également eu lieu mercredi 1er mars à Tel-Aviv, au cours desquelles les manifestants ont affronté les forces policières.
Durant la manifestation, plusieurs rues et voies de circulation ont été bloquées et la police a utilisé des canons à eau et des grenades assourdissantes. Des policiers à chevaux ont tenté de disperser la foule. Dans un communiqué, la police a indiqué avoir arrêté 39 personnes. Onze manifestants ont également été blessés.