Pour la huitième semaine consécutive, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tel-Aviv dans la soirée du samedi 25 février pour protester contre les réformes controversées du système judiciaire voulues par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Des images ont montré des manifestants allumant le feu, bloquant la route principale, perturbant la circulation sur l’une des routes les plus fréquentées de Tel-Aviv.
Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté au moins 21 personnes pour avoir franchi les barrières de police et bloqué l’autoroute Ayalon.
La protestation d’envergure est intervenue après que le Parlement israélien a fait un pas vers l’approbation des soi-disant réformes prévues par le cabinet extrémiste de Netanyahu.
Une manifestation similaire a eu lieu dans la ville occupée de Qods, juste à l’extérieur de la résidence du président israélien, Isaac Herzog.
Plus tôt cette semaine, le ministre de la Justice du régime israélien, Yariv Levin, a dit que « rien » ne le dissuaderait de réaliser la soi-disant réforme judiciaire.
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Les manifestants, cependant, estiment que les prétendues réformes visent à démanteler le système judiciaire du régime sur plusieurs fronts.
Les réformes privent la plus haute Cour du régime israélien de la capacité d’annuler les décisions prises par le cabinet d’extrême droite de Netanyahu et la Knesset (Parlement israélien).
Le Parlement aurait donc le pouvoir de modifier les soi-disant lois fondamentales - qui constituent la quasi-totalité de la Constitution d’Israël - de manière qu’il juge appropriée.
Les réformes annoncées prévoient qu’une majorité de 61 députés sur 120 puisse annuler le jugement de la Cour suprême, que la coalition au pouvoir ait une voix prépondérante dans le processus de nomination des juges de ladite Cour, et que les ministres puissent choisir leur conseiller juridique sans tenir compte de leurs avis.
Les opposants affirment que les réformes judiciaires visent à aider Netanyahu à éviter les répercussions de ses affaires de corruption. Le Premier ministre est poursuivi pour corruption, escroquerie et abus de confiance.
Netanyahu, cependant, a qualifié les manifestants d’« anarchistes », affirmant qu’ils ne peuvent pas accepter les résultats des élections de novembre dernier, ce qui l’a aidé à organiser son retour en tant que Premier ministre.
Il prétend également que les réformes sont nécessaires pour restreindre la capacité judiciaire des juges qu’il accuse d’en avoir trop.
La présidente de la Cour suprême d’Israël, Esther Hayut, a condamné les soi-disant réformes comme une atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire.