Pour la septième semaine consécutive, des milliers de manifestants ont organisé de nouveaux rassemblements d'envergure dans plusieurs villes des territoires occupés contre les projets du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de manipuler le système judiciaire du régime.
Les manifestants sont descendus dans les rues des villes côtières de Tel-Aviv et de Netanya, ainsi que de la ville sainte de Qods à l'approche d'un vote parlementaire sur les soi-disant réformes judiciaires du Premier ministre.
Les réformes visent à permettre à la Knesset (le parlement israélien) et aux responsables exécutifs du régime à contourner les décisions de la Cour suprême, en plus de donner aux parlementaires un droit de regard décisif sur la nomination des juges.
Les opposants à Netanyahu et à son cabinet de partis d'extrême droite et ultra-orthodoxes, arrivés au pouvoir fin décembre, dénoncent les soi-disant réformes comme un moyen d'« annuler les tribunaux ».
Dans la ville occupée de Qods, des centaines de personnes ont manifesté contre le plan de Netanyahu devant la résidence du président du régime d’Israël, tandis qu'un petit groupe de manifestants de droite a organisé un rassemblement à proximité, appelant au dialogue.
Les manifestants disent également que le Premier ministre cherche à promulguer les réformes afin de pouvoir détourner les retombées de son inculpation en 2019 pour corruption, fraude et abus de confiance.
S'adressant aux manifestants à Netanya, le chef de l'opposition, Yair Lapid, a lié les réformes proposées au procès en cours pour corruption de Netanyahu.
« Le fait qu'ils aient une majorité au parlement ne signifie pas (...) qu'ils peuvent effacer la Cour suprême simplement parce que le Premier ministre a été inculpé », a-t-il déclaré.
Netanyahu et les partisans des réformes disent cependant que ceux qui s'y opposent le font parce qu'ils ne peuvent pas accepter leur défaite aux élections de novembre dernier.
Samedi également, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a déclaré à channel 13 d’Israël : « Je suis déterminé à compléter la législation », affirmant qu'il ne céderait pas aux « menaces et aux exigences de la rue ».
Le président du régime israélien, Isaac Herzog, a exhorté le cabinet de Netanyahu à suspendre le processus législatif et à tenir des pourparlers avec l'opposition dans l'espoir de parvenir à un compromis.
Le cabinet n'a pas exclu la négociation, mais a refusé d'annuler ou de retarder le vote sur les réformes, prévu pour lundi 20 février.
Les manifestations anti-Netanyahu sont devenues un rendez-vous hebdomadaire le samedi soir depuis que son nouveau cabinet extrémiste a pris ses fonctions.
En 2019, Netanyahu a refusé de démissionner lorsqu'il est devenu le premier Premier ministre israélien à être inculpé de corruption pendant son mandat.