Le commandant de la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a conseillé à l'Europe de ne pas tester la République islamique d’Iran. Le pays a intentionnellement limité la portée de ses missiles « par respect » pour le continent de l'Europe, a-t-il affirmé.
Le général de brigade Amir-Ali Hajizadeh, commandant de la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique, était l'invité d'une émission télévisée jeudi 23 février. « Nous sommes maintenant capables de cibler des porte-avions américains à une distance de 2 000 kilomètres (1 242 milles) », a-t-il déclaré.
« Bien sûr, nous avons [volontairement] maintenu la distance [pouvant être atteinte par nos missiles] à 2 000 kilomètres par respect pour les Européens », a-t-il dit, ajoutant : « Nous espérons [alors] que les Européens [aussi] préserveront leur dignité. »
L'Iran a développé un missile de croisière à longue portée
Le général Hajizadeh a en outre fait part de l'opérationnalisation d'un nouveau missile de croisière à longue portée, baptisé « Paveh », qui peut parcourir jusqu'à 1 650 kilomètres.
L'industrie iranienne a réussi à réduire d'un quart le poids de ses missiles à longue portée et d'un sixième le temps nécessaire pour leur fabrication.
L'Europe a joué un rôle important dans l'obstruction des efforts de l'Iran, en alignant étroitement ses politiques envers la République islamique sur celles des États-Unis. Les pays européens ont adopté une position hostile envers les programmes de défense antimissile et d'énergie nucléaire pacifiques de l'Iran. Son influence régionale dérange, d'où l'adoption de sanctions coercitives à son encontre.
Le mois dernier, le Parlement européen a réclamé aux États membres de l'UE d'inscrire le CGRI sur leur « liste noire des organisations terroristes », bien que le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, et l'Allemagne aient admis plus tard qu'il n'y avait aucune base légale à cette demande.
Le général de division Hossein Salami, commandant en chef du CGRI, a aussitôt averti les Européens des conséquences d'une telle décision.
Lire aussi : Aucune puissance mondiale n'ose prendre la « moindre mesure » contre l'Iran
Le bloc des 27 nations a également imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran suite aux émeutes soutenues par l'étranger qui ont ébranlé le pays en septembre dernier.
Affronter les États-Unis
Le général de brigade Amir-Ali Hajizadeh a noté que « l'avantage des États-Unis réside dans la création d'une insécurité régionale ». Ils sont à l'origine de plusieurs conflits mondiaux, notamment la guerre en Ukraine et le conflit entre la Chine et Taïwan.
« Si nous ne parvenons pas à être forts, l'ennemi amènera la guerre à l'intérieur de l'Iran », a-t-il donc souligné. « Nous devons être très prudents afin de pouvoir répondre aux besoins de notre chère nation en matière de sécurité », a-t-il ajouté.
Le CGRI a toujours cherché à neutraliser la machine de guerre américaine, mettant toutes les bases régionales américaines à la portée de sa puissance de feu défensive.
Les bases des États-Unis dans la région « sont [ainsi] devenues leur point faible... Le CGRI peut frapper les avant-postes américains dès que le besoin s'en fait sentir ».
La puissance des missiles de l'Iran
Concernant la puissance des missiles de l'Iran, il a évoqué les caractéristiques du missile hypersonique iranien fabriqué à la fin de l'année 2022 et son inclusion dans l'arsenal du CGRI.
Les missiles de croisière hypersoniques, d’abord. Ils fonctionnent de la même manière que les missiles de croisière subsoniques, c’est-à-dire ceux qui se déplacent sous la vitesse du son. Les missiles de croisière volent dans l’atmosphère, contrairement aux missiles balistiques qui vont effectuer une grande partie de leur vol hors de l’atmosphère, dans l’espace exo-atmosphérique, suivant une trajectoire balistique. Il sont capables de se déplacer et de maintenir des vitesses supérieures à Mach 5, c’est-à-dire cinq fois la vitesse du son, en clair autour de 6 000 km à l’heure minimum.
« C'est une arme manœuvrable, capable de traverser tous les systèmes de défense antimissile et j'assure fermement que les ennemis ne pourront pas en construire un similaire avant des décennies », a dit le commandant du CGRI.