La Russie a renouvelé ses appels à la Suède pour qu’elle partage les conclusions de l’enquête en cours sur les explosions des gazoducs Nord Stream 1 et 2.
Lundi 20 février, la Russie a réaffirmé son appel à la Suède pour qu’elle présente les conclusions des enquêtes en cours concernant le bombardement des gazoducs sous-marins Nord Stream l’année dernière.
Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU discutera du sabotage suite à la demande de Moscou d’une enquête indépendante sur les attaques de septembre contre les gazoducs Nord Stream.
Les gazoducs Nord Stream 1 fournissaient à l’Allemagne et à une grande partie de l’Europe occidentale du gaz naturel russe bon marché depuis plus d’une décennie. Une deuxième paire de pipelines, connue sous le nom de Nord Stream 2, avait été construite mais n’est jamais entrée dans la phase opérationnelle.
Le 26 septembre 2022, une série d’explosions a eu lieu sur les pipelines, assommant trois des quatre chaînes du réseau Nord Stream, au large de l’île danoise de Bornholm.
Les résultats préliminaires de l’enquête conjointe menée par le Danemark, l’Allemagne et la Suède ont montré que les explosions étaient le résultat d’un « sabotage intentionnel », mais la responsabilité n’a été attribuée à aucune partie.
« Près de cinq mois se sont écoulés depuis les explosions des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Pendant tout ce temps, cependant, les autorités suédoises, restent toujours silencieuses », a critiqué l’ambassade de Russie en Suède sur la plateforme de messagerie Telegram. « De quoi les dirigeants suédois ont-ils si peur ? »
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L’ambassadeur adjoint de l’ONU en Russie, Dmitry Polyanskiy, a déclaré qu’un vote sur un projet de proposition appelant à une enquête au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies aura lieu cette semaine.
L’ambassade a réitéré la position de Moscou selon laquelle les États-Unis étaient à l’origine des explosions affectant les projets d’infrastructure de plusieurs milliards de dollars qui transportaient le gaz russe vers l’Allemagne.
Le journaliste d’investigation américain Seymour Hersh a publié la semaine dernière un rapport détaillé affirmant que le bombardement des gazoducs sous-marins Nord Stream en mer Baltique avait été directement ordonné par le président américain Joe Biden et exécuté par la CIA.
Le journaliste lauréat du prix Pulitzer a fait savoir que des plongeurs en haute mer de la marine américaine avaient placé des explosifs C4 de grande puissance sous les gazoducs sous le couvert d’exercices navals de l’OTAN, et que l’armée norvégienne les avait activés à distance après avoir reçu l’ordre correspondant. La Maison Blanche a rapidement rejeté le rapport, le qualifiant d’une « fiction totalement fausse ».
Au milieu des besoins économiques et énergétiques de l’Europe, les motifs de ce dommage d’envergure et ses auteurs méritent d’être discutés notamment après qu’un politicien polonais a remercié les États-Unis dans un tweet pour avoir endommagé le pipeline.
À l’heure qu’il est, tous les regards sont tournés vers les États-Unis qui doivent donner une explication, puisque le président américain avait menacé d’endommager l’oléoduc avant même que le conflit ukrainien n’éclate.