Dans une interview à l’hebdomadaire français Le Point publié mercredi 11 janvier au soir, le président français Emmanuel Macron a estimé qu’il n’avait « pas à demander pardon » à l’Algérie pour la colonisation. Il a par ailleurs dit espérer accueillir son homologue Abdelmajid Tebboune en France en 2023 pour poursuivre le travail de mémoire et de réconciliation entre les deux pays.
Dans une interview récemment accordée au Figaro, Abdelmadjid Tebboune a dit que « les relations entre la France et l’Algérie ont besoin, pour s’apaiser, que la France se libère de son complexe de colonisateur et l’Algérie de son complexe de colonisé, soulignant que le regard envers l’Algérie doit changer, car le pays est très différent de ce qu’il était en 1962 »; et voici que Macron refuse de s’excuser pour les atrocités commises par les forces françaises pendant les 132 ans de leur présence en Algérie coloniale de 1830 à 1962.
« Je n’ai pas à demander pardon. Ce n’est pas le sujet, le mot romprait tous les liens », explique-t-il dans un long entretien avec l’écrivain algérien Kamel Daoud publié par l’hebdomadaire français Le Point.
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« Le pire serait de conclure : On s’excuse et chacun reprend son chemin », juge-t-il.
« J’espère d’ailleurs que le président Tebboune pourra venir en 2023 en France », relève également Emmanuel Macron, afin de poursuivre « un travail d’amitié inédit » après la visite que lui-même a effectuée en Algérie en août 2022.
En janvier 2021, Macron a refusé de présenter ses excuses aux Algériens pour la colonisation française, affirmant qu’il participerait plutôt à des “actes symboliques” visant à promouvoir la réconciliation.
La nation africaine a été pillée par les colonisateurs français pour ses riches ressources naturelles. Alors que les historiens français affirment que seulement un demi-million de civils et de combattants sont morts pendant la sanglante guerre d’indépendance de l’Algérie de 1954 à 1962, les autorités algériennes affirment que plus de 1,5 million d’Algériens ont été tués par les forces françaises au cours de cette période.
Lors de sa campagne présidentielle en 2017, Macron, le premier président français né après la période coloniale, a reconnu que la colonisation de l’Algérie était un “crime contre l’humanité”, allant plus loin que tous ses prédécesseurs.
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En 2018, il a également admis que la France avait mis en place un système qui a facilité la torture pendant la guerre d’Algérie. Cependant, il a refusé de s’excuser pour les atrocités commises par les troupes françaises lors de la colonisation de l’Algérie.
La France a mené plus de 50 interventions militaires en Afrique depuis 1960, lorsque bon nombre de ses anciennes colonies ont obtenu leur indépendance nominale.