L’armée russe décide de renforcer ses capacités militaires en 2023, en particulier sur le plan nucléaire.
Quatre sous-marins, douze navires de guerre, des missiles hypersoniques et des bombardiers nucléaires : l’armée russe se prépare à un coup de pouce massif en 2023, voilà le titre d’une note parue sur le site Web Eurasian Times.
Alors que davantage d’assistance militaire est promise à l’Ukraine par ses alliés occidentaux, les hauts gradés de l’armée russe ont annoncé leur intention de renforcer considérablement leur armée en 2023 en installant du matériel militaire haut de gamme.
Il est devenu impératif pour la Russie de renforcer ses capacités militaires alors que les pays de l’OTAN envoient des systèmes d’armes robustes à l’Ukraine depuis le début de l’opération militaire spéciale russe dans le cadre d’une aide militaire égale au budget de la défense de la Russie pour l’année 2022.
Le président Vladimir Poutine a ordonné ce mois-ci à Choïgou de rédiger un rapport détaillé sur la façon dont les unités militaires sont approvisionnées, avec des suggestions pour améliorer les opérations du ministère de la Défense.
Poutine a fait un discours grave à l’adresse de l’industrie de la défense russe lors de sa visite à Tula, un centre de fabrication d’armes.
Il a déclaré : « La tâche la plus importante de notre complexe militaro-industriel est de fournir à nos unités et forces de première ligne tout ce dont elles ont besoin : armes, équipements et munitions de bonne qualité, dans les quantités nécessaires et dans les plus brefs délais. »
L’armée russe renforce en 2023 la capacité hypersonique
L’agence de presse d’État russe a publié une liste exhaustive des systèmes d’armes avancés qui seront intronisés dans l’armée en 2023 sur la base des annonces officielles du ministère de la Défense. La liste comprend des équipements pour les trois unités de l’armée ainsi que pour la force stratégique à capacité nucléaire de la Russie.
Au cours de ce qui pourrait s’avérer être une année hypersonique, le ministère russe de la Défense s’est engagé à augmenter le nombre de systèmes de missiles hypersoniques de haute précision Kinzhal et Zircon et à développer d’autres échantillons prometteurs.
Cela n’est guère surprenant pour l’Ukraine ou les adversaires russes en Occident puisque la Russie a déjà utilisé le missile hypersonique Kinzhal (ou Dagger) sur le champ de bataille l’année dernière.
En outre, plusieurs avions de chasse MiG-31K équipés de missile hypersonique ont été repérés alors qu’ils volaient à destination et en provenance de la Biélorussie au cours des derniers mois.
En outre, le ministère russe de la Défense a récemment intégré le missile hypersonique Zircon sur la frégate Admiral Gorshkov qu’il a immatriculé pour une navigation dans l’océan Atlantique.
Les experts militaires et les décideurs politiques occidentaux ont principalement interprété cette décision comme une subtile tentative russe de projection de puissance à l’aide d’armes hypersoniques.
La marine russe sera à son tour modernisée : environ quatre sous-marins et douze navires de surface seront intronisés cette année. La Russie mettra également en place cinq divisions d’infanterie de marine qui intégreront les forces de défense côtière.
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Fin décembre, le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolay Yevmenov, a annoncé : « En 2023, la marine sera confrontée à des tâches importantes et à grande échelle ; le croiseur stratégique Emperor Alexander III, des missiles balistiques, quatre sous-marins et douze navires de surface et navires de soutien logistique rejoindront la marine russe ». Parmi ceux-ci, la capacité nucléaire du navire Alexandre III de la classe Boreï-A est la plus importante.
Les sous-marins de la classe Boreï-A sont capables de porter jusqu’à 16 missiles intercontinentaux Boulava. Ils offrent de meilleures capacités de furtivité acoustique, de manœuvre, de course en haute mer et un système de contrôle d’armement amélioré.
La triade nucléaire est renforcée
Le sous-marin nucléaire fait également partie de la triade nucléaire que la Russie s’est engagée à renforcer en 2023. « Nous continuerons à développer la triade nucléaire et à maintenir sa préparation au combat, car le bouclier nucléaire reste la principale garantie de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de notre pays », a souligné Choïgou, ministre russe de la Défense.
Il a d’ailleurs annoncé que l’armée russe recevrait environ 22 lanceurs contenant des missiles balistiques intercontinentaux Yars, Avangard et Sarmat, trois porte-missiles stratégiques Tu-160 et le sous-marin nucléaire Empereur Alexandre III en 2023.
En novembre 2022, le missile balistique intercontinental RS-28 Sarmat (ICBM) est entré dans la phase de production en série après un test réussi. Le missile RS-28 Sarmat est prévu pour renforcer la capacité de combat de l’armée russe au cours des 40 à 50 prochaines années et devenir le principal moyen de dissuasion nucléaire.
Dans un autre développement survenu en décembre, le ministère russe de la Défense a publié une vidéo montrant l’installation d’un missile balistique intercontinental Yars (ICBM) dans un silo de missiles.
Le ministère russe de la Défense a également publié une autre vidéo montrant comment le missile hypersonique Avangard est chargé dans le lanceur de silo à l’aide de quarante personnes.
Il a été précédemment signalé que la part des équipements de pointe fournis aux forces nucléaires stratégiques du pays avait atteint 91,3 %. L’entrée de porte-missiles nucléaires Tu-160M améliorés renforcera encore cela. Le prototype de bombardier a récemment terminé son deuxième vol d’essai et va maintenant être testé par le ministère de la Défense.
Ce développement intervient un an après le premier vol du Tu-160M en janvier 2022. Le Tu-160M est une variante améliorée du bombardier Tu-160. Selon les médias russes, le Tu-160M est actuellement le plus gros avion supersonique militaire, et le programme d’introduction du bombardier devrait durer jusqu’en 2027.
À noter que la liste publiée par TASS sur une chaîne Telegram est devenue virale et les médias ukrainiens l’ont rapidement rejetée comme de la propagande russe.
