La Russie reconnait 89 morts à Makiïvka, en zone séparatiste, dans une frappe ukrainienne survenue dans la nuit de samedi à dimanche, du fait de leur usage de leurs téléphones portables.
Le ministère russe de la Défense a porté à 89 le nombre de ses militaires tués lors d'un raid à la roquette ukrainien sur une école transformée en quartiers militaires dans la ville de Makiïvka, à Donetsk, sous contrôle russe, et a imputé l'attaque à l'utilisation non autorisée de téléphones portables par ses forces.
« Le nombre de nos camarades morts est passé à 89 », a déploré le général de corps d'armée Sergueï Sevryukov dans un communiqué vidéo diffusé mercredi 4 janvier par le ministère russe de la Défense. Le nombre de morts a augmenté après la découverte de corps supplémentaires sous les décombres dans la ville de Makiïvka. L'utilisation de téléphones portables par les soldats russes est à l'origine de l'attaque », a-t-il expliqué.
« Il est déjà évident que la raison principale de ce qui s'est passé était la mise en marche et l'utilisation massive - contrairement à l'interdiction - par le personnel de téléphones portables dans une zone à la portée des armes ennemies », a-t-il expliqué.
« Ce facteur a permis à l'ennemi de suivre et de déterminer les coordonnées de l'emplacement des soldats pour une frappe de missile », a-t-il ajouté.
Sevryukov a en outre noté qu'une commission enquêtait sur les circonstances de l'attaque, ajoutant que des mesures étaient prises pour s'assurer que de tels incidents ne se reproduiraient plus.
Quatre roquettes des systèmes de roquettes d'artillerie à haute mobilité (HIMARS) de fabrication américaine ont été utilisées dans l'attaque, selon le ministère russe de la Défense.
Le Parlement russe a appelé à se venger de l'Ukraine et de ses partisans de l'OTAN dirigés par les États-Unis.
Les premiers bilans faisaient part de 63 soldats russes tués mais le nombre de morts s’est alourdi après la découverte de corps supplémentaires sous les décombres.
Cette annonce intervient alors que des personnes en deuil se rassemblaient dans plusieurs villes de la région de la Volga à Samara – d'où venaient certains des militaires tués dans l'attaque – pour organiser des veillées.
L'Ukraine a revendiqué la frappe contre les forces russes lundi soir. Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé que pas moins de 400 Russes avaient été tués.
Cependant, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy n'a fait aucune mention de l'attaque dans une allocution vidéo mardi dans laquelle il a déclaré que la Russie était sur le point de lancer une offensive majeure pour améliorer sa fortune.
« Nous ne doutons pas que les maîtres actuels de la Russie jetteront tout ce qu'il leur reste et tous ceux qu'ils pourront rassembler pour tenter d'inverser le cours de la guerre et au moins retarder leur défaite », a déclaré Zelenskyy.
« Nous devons déjouer ce scénario russe. Nous nous y préparons », a-t-il noté, soulignant que « toute tentative de leur nouvelle offensive doit échouer ».
La Russie a lancé une « opération militaire spéciale » en Ukraine dans le but de « dénazifier » le pays le 24 février 2022. Depuis le début de la guerre, les États-Unis et leurs alliés européens ont imposé des vagues de sanctions contre Moscou et fourni d'importantes quantités d'armes lourdes à Kiev.
L'Ukraine et la Russie ont échangé ces derniers mois des centaines de prisonniers, malgré l'échec complet des pourparlers diplomatiques plus larges.
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