L’année 2022 s’est achevée dans une tension extrême pour le système de santé français ; les médias reconnaissent en masse une situation critique prévalant dans les urgences, dans le même temps que l’un des travailleurs de santé annonce la fermeture de « plus de 50 % » des cabinets partout en France.
L’entrée en 2023 pour la France coïncide avec les grèves des personnels de santé qui se poursuit dans l’espoir de mettre à genou le gouvernement devant leurs revendications, dont la plus importante est l’augmentation des tarifs médicaux.
Dans un rapport écrit, la chaîne de télévision France 24 annonce que les urgences sont désormais débordées des patients contaminés par la Covid-19, la bronchiolite ou la grippe, après que les médecins généralistes et libéraux ont décidé de rejoindre d’autres grévistes pour revendiquer leurs droits.
Dans une telle circonstance, le ministre français de la Santé, François Braun a suggéré que les choses ne vont pas si mal en disant : « C’est un peu une semaine de tous les dangers, mais la mobilisation des personnels est absolument complète et le système arrive à tenir. »
Selon le même rapport, « le contexte épidémique entraîne une forte tension sur les lits et les ressources humaines », ce qui a abouti parfois à « plus de 10 heures d’attente aux urgences ».
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« On est arrivé à 220 passages par jour environ sur nos deux sites d’accueil des urgences. C’est un chiffre en augmentation de 6 % par rapport à 2021 qui était déjà une année record », a déclaré le professeur Pascal Bilbault, chef du service des urgences.
France 24 confirme que la nouvelle grève chez les généralistes entre Noël et le jour du Nouvel An a encore accru les pressions sur les hôpitaux et les urgences alors que plus de 50 % des cabinets de médecins sont actuellement fermés.
La revendication centrale des professionnels de santé est « le doublement du tarif de la consultation de base (passant de 25 à 50 euros) afin de créer un choc d’attractivité pour que les jeunes médecins s’installent en médecine libérale et d’éviter également la fuite vers des pratiques plus attractives, moins contraignantes » ou à « l’étranger ». Des mesures incitatives fortes sont également demandées pour réduire les déserts médicaux vers une médecine de ville en manque d’effectifs.
L’un des médecins généralistes a écrit sur sa page Facebook : « Les grèves ne sont pas courantes chez les personnels de santé. Mais si nous en sommes arrivés là, c’est parce que nous n’avons plus d’autre issue de faire entendre notre voix [au gouvernement] ».
Cité par Le Monde, le ministre français de la Santé estime mauvaise la période de la grève des travailleurs du système de santé, alors que depuis dix ans déjà le nombre de médecins généralistes exerçant exclusivement en cabinet a chuté de 11 %, passant de 64 142 en 2012 à 57 033 au 1er janvier 2022.
Dans le même temps, ajoute Le Monde, le nombre de généralistes pratiquant à la fois en cabinet et à l’hôpital a presque doublé (de 4 780 à 8 437), ce qui a limité la baisse de l’ensemble des généralistes exerçant en cabinet à 5 % sur ces dix années.