La seule chose qui empêche l'Occident de mener une guerre totale contre la Russie est son arsenal nucléaire.
« Est-ce que l'Occident est prêt à déclencher une guerre à part entière contre nous, y compris une guerre nucléaire...? », s’est interrogé Dmitry Medvedev, ancien président et actuel vice-président du Conseil de sécurité russe, dans un article paru le 25 décembre dans le journal Rossiiskaya Gazeta.
« La seule chose qui arrête nos ennemis aujourd'hui, c'est de réaliser que la Russie sera guidée par les principes fondamentaux de la politique de l'État (...) en matière de dissuasion nucléaire », a noté Medvedev rappelant que dans le cas où une menace réelle surviendrait, la Russie agirait contre ses ennemis.
« Le monde occidental vacille entre le désir ardent d'humilier, d'offenser, de démembrer et de détruire la Russie, et le désir d'éviter une apocalypse nucléaire », a-t-il ajouté.
La Russie possède le plus grand stock d'armes nucléaires au monde, contenant près de 6 000 ogives.
Le 7 décembre, Poutine a déclaré que le risque d'une guerre nucléaire augmentait, mais que la Russie n'était pas "devenue folle" et considérait son arsenal nucléaire comme purement dissuasif.
Bien que les États-Unis aient stationné certaines de leurs armes nucléaires sur le territoire des pays européens membres de l'alliance militaire de l'OTAN, "nous n'avons pas transféré et ne transférons pas nos armes nucléaires à qui que ce soit", a-t-il souligné.
Il a toutefois prévenu que Moscou protégerait ses alliés "avec tous les moyens à sa disposition", si nécessaire.
Quelques jours plus tard, il a suggéré que Moscou pourrait changer formellement sa doctrine militaire de "ne pas être le premier à utiliser des armes nucléaires dans un conflit".
S'exprimant lors d'une conférence de presse à Bichkek, la capitale du Kirghizistan, le président russe a déclaré que Moscou pourrait décider d'endoctriner le concept de frappe nucléaire préventive que les Américains ont formulé dans leur stratégie militaire.
« Ils (les États-Unis) l'ont dans leur stratégie ; dans les documents, c'est énoncé – un coup préventif… Nous, en revanche, nous avons formulé une frappe de représailles dans notre stratégie », a déclaré Poutine, ajoutant : « Cela signifie que la chute des ogives des missiles ennemis sur le territoire de la Fédération de Russie est inévitable… »
Pour en savoir plus : Moscou avertit les fournisseurs d’armes à Kiev
« La Russie continuera la guerre jusqu'à ce que le régime de Kiev soit renversé »
Medvedev a également abordé la question de la guerre en cours de la Russie en Ukraine.
« Moscou poursuivra la guerre jusqu'à ce que le "régime dégoûtant, presque fasciste" de Kiev soit renversé et que le pays soit totalement démilitarisé », a déclaré Medvedev dans son article.
Moscou affirme que l'opération spéciale débutée le 24 février 2022 est destinée à défendre la population pro-russe des régions ukrainiennes de Louhansk et Donetsk contre les persécutions de Kiev, et aussi à "dénazifier" l'ex-république soviétique.
« Si la Russie n'obtient pas les garanties de sécurité qu'elle exige, note Medvedev, le monde continuera de basculer vers une troisième guerre mondiale et une catastrophe nucléaire. Nous ferons pourtant tout notre possible pour l'éviter. »
Moscou a fait pression sur l'Occident, notamment les États-Unis, pour qu'ils lui fournissent une réponse à ses revendications de garanties de sécurité, qui comprend entre autres l'interdiction pour l'OTAN de s'étendre près des frontières de la Russie.
La Russie a également précisé qu'en aucun cas, elle n'accepterait l'adhésion de l'Ukraine à l'alliance militaire occidentale.
Cependant, l'Occident n'a toujours pas répondu aux demandes de la Russie. Il s'est même rapproché des frontières russes en intégrant la Suède et la Finlande dans l'OTAN.
« La Russie pourrait oublier ses relations normales avec les pays occidentaux pendant des années, voire des décennies, en faveur d'une amélioration de ses relations avec d'autres pays du monde », a averti Dmitry Medvedev.