Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Australie pour protester contre les récents commentaires anti-iraniens du Premier ministre australien, Anthony Albanese.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a déclaré mercredi que l'approche erronée du Premier ministre australien n'aide en rien les relations bilatérales des deux pays.
« L'ambassadeur d'Australie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et les plaintes de l’Iran contre les récentes déclarations du Premier ministre australien sur les récents événements dans le pays, ont été transmises par son intermédiaire à Canberra », a-t-il déclaré.
« Il semble que le Premier ministre australien ait adopté une approche erronée basée sur de fausses informations, ce qui n'aide pas du tout les relations entre les deux pays », a-t-il ajouté. Nasser Kanani a également déclaré que l'Iran était prêt à fournir au gouvernement australien une vision correcte et loin de tout tapage médiatique concernant les développements dans le pays.
Auparavant, Albanese avait publiquement condamné les autorités iraniennes et appelé Téhéran « à respecter ce qu’il a appelé “les droits de l'homme et les droits des personnes à manifester pacifiquement”.
Kanani a d’ailleurs précisé : “Le respect mutuel et la confiance dans les faits sont le meilleur moyen d'éviter la confusion dans la diplomatie. L'Australie n'a pas la moindre légitimité morale pour prêcher sur les droits de l'homme [en Iran], compte tenu de son bilan en matière de droits de l'homme qui est plein de défis, du meurtre de réfugiés au meurtre de 500 aborigènes dans ses prisons et l'interdiction des enquêtes professionnelles dans ces domaines”.
“La décision d’abriter des groupes terroristes et séparatistes et de ne pas condamner l'attaque terroriste brutale contre le sanctuaire sacré de Chah Cheragh montre le double langage du gouvernement australien en matière de droits de l'homme”, a constaté le porte-parole de la diplomatie du pays.
Il convient de mentionner que le ministère iranien des Affaires étrangères a réagi hier aux nouvelles sanctions de l’Union européenne (UE) et de la Grande-Bretagne.
En réponse aux sanctions adoptées par l’Union européenne et la Grande-Bretagne contre des individus et des institutions iraniennes, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a fermement condamné cette décision illégale et interventionniste et l’a considérée comme étant totalement rejetée.
La Grande-Bretagne a imposé des sanctions à des responsables iraniens, dont le ministre iranien des Communications et des Technologies de l’information, Issa Zarepour, sous prétexte de l’application de ce qu’elle a qualifié de “répression violente des récentes manifestations” dans le pays.
L’UE a également annoncé lundi 14 novembre une nouvelle série de sanctions visant trois entités et 29 individus iraniens avec le gel des avoirs et l’interdiction de voyager en Europe.
L’UE a également sanctionné la chaîne d’information Press TV pour avoir diffusé ce qu’elle appelle “des aveux forcés de détenus”.
En marge de la réunion ministérielle ce mercredi, le chef de la radiodiffusion-télévision de la RII (IRIB), Peyman Jebeli, a répondu au boycott de Press TV, déclarant en la matière : « Ce n'est pas la première fois que l’Occident agit contre ce qu’il dit être la liberté d'expression, qu’il présente bien entendu comme un privilège”.
“Même si les très puissants concurrents de la chaîne télévisée PressTV ont de très bons appuis et que cette chaîne concourt avec eux dans un champ inégal, ils ne peuvent pourtant pas tolérer la présence de cette chaîne”, a poursuivi Jebeli.
“Les chaînes de télévision du pays – qui diffusent des émissions pour l'étranger – surmonteront certainement la situation actuelle, d’autant plus qu’ils ont l'expérience nécessaire dans ce contexte”, rappelle le chef de l’IRIB.
Des émeutes ont éclaté en Iran à la mi-septembre après la mort de Mahsa Amini.
La jeune femme de 22 ans s'est évanouie dans un poste de police de Téhéran et est morte trois jours plus tard à l'hôpital. Un rapport officiel de l'Organisation iranienne de médecine légale a conclu que sa mort avait été causée par une maladie plutôt que par de prétendus coups à la tête ou à d'autres organes vitaux du corps.
Depuis, les émeutiers attaquent brutalement les agents de sécurité et causent des dommages massifs aux biens publics alors que les puissances occidentales et avec dans leur tête les États-Unis, leur apportaient leur soutien.