Des documents révèlent comment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont ourdi un complot à plusieurs étapes visant à « détruire l'Iran de l'intérieur » principalement en soulevant les jeunes Iraniens contre la République islamique.
Les documents ont été rendus public mardi 15 novembre par le journal libanais Al Akhbar. La conception de ce complot est attribuée à un « groupe de réflexion » saoudo-émirati formé en 2016.
Selon les documents, le projet phare du groupe de réflexion a été la création du réseau d'information « Iran International » en langue persane. Basée à Londres, depuis son lancement en 2017, cette chaîne cherche à recruter des journalistes et des militants des médias anti-iraniens.
Le réseau fonctionne avec un budget annuel de 20 à 60 millions de dollars. Son personnel est composé de 100 personnes, et il s'adresse principalement à « la jeunesse iranienne en lui proposant des programmes sur la société qui affectent leur vie quotidienne ».
Lire aussi : L'Iran a dénoncé les récentes positions anti-iraniennes de l'axe Paris-Berlin
Selon Al-Akhbar, parmi les propositions des Émiratis, il y avait l'allocation de 2,68 millions de dollars pour « produire des séries dramatiques sur les valeurs et les faits associés aux EAU », et le financement de 250 000 dollars pour « mener des recherches et une enquête sur la perception que les Iraniens ont des Arabes et des pays du Golfe (Persique, ndlr) ».
Lors de sa formation, le groupe de réflexion anti-iranien a également mandaté un « centre spécial d'études et de recherche iranien » avec la compilation de matériaux qui pourraient l'aider à faire avancer son programme.
Le groupe de réflexion a tenté avec succès d'impliquer les États-Unis dans sa campagne anti-iranienne en marge d'un sommet du G20 en Argentine en novembre 2018.
La proposition a été présentée à la partie américaine à la suite du retrait de l'ancien président américain Donald Trump de l’accord nucléaire entre l'Iran et d'autres pays, après quoi Trump a réimposé à l’Iran toutes les sanctions que l'accord avait levées.
À l'époque, la délégation saoudienne présente au sommet du G20, a proposé que le complot soit mis en oeuvre en plusieurs « étapes pratiques ». Comme étape majeure de ce type, la partie saoudienne a proposé que Riyad commence à compenser le brut iranien que la République islamique ne serait pas en mesure de fournir à la suite des sanctions américaines.
Les moyens d'influencer la société iranienne
Selon les documents divulgués, un ensemble d'initiatives ont été adoptées en vue d'endoctriner et influencer la société iranienne, la jeunesse en particulier, via les réseaux sociaux.
1- Les jeunes iraniens ont une grande soif de connaissances. Ils sont très intéressés par la nouvelle technologie et aspirent à posséder les derniers moyens technologiques. de nombreux sites en langue persane leur permettent donc d'accéder aux services et aux informations souhaités. Or c'est précisément le relevé des statistiques sur les visites de ces sites qui permet de s'immiscer dans la culture et la société d'un pays. Les plateformes comme Facebook, Twitter, Instagram, YouTube, Aparat sont d'excellents moteurs de recherche.
Lire aussi : Des ressortissants français, britanniques et suédois parmi les terroristes arrêtés en Iran
2- Lancement de la campagne « Imagine si l'Iran ressemblait à ça » : par ce biais, les artistes et les activistes sont invités à donner leurs avis et à imaginer un Iran meilleur en prouvant que la société est prête aux changements. Ils sont finalement amenés à dire que la paix entre l'Iran et l'Arabie saoudite est possible. À ce sujet, de nombreuses histoires comiques sur les problèmes en Iran circulent sur les réseaux sociaux.
3- Point de vue : un autre moyen d'influence est de se rapprocher de la perception des jeunes Iraniens pour mieux anéantir leurs croyances religieuses et leurs convictions historiques. Leur faire croire qu’en Iran, une seule et unique voix, celle du gouvernement, est entendue et que de ce fait, d'autres voix doivent être entendues.
4- Réfléchis, accepte et change : cette campagne vise à amener les jeunes à remettre en question les idées dominantes en Iran, à les encourager à changer leurs croyances, à les pousser à l'immigration, à s'imprégner du mode de vie de la diaspora iranienne via des vidéos de personnalités installées à l'étranger.
5- Les caricatures et les divertissements : par ce biais et celui des réseaux sociaux, il est plus aisé de viser les jeunes et de leur inculquer les « vraies informations sur l'Iran, contrairement à celles que le gouvernement iranien veut leur faire croire ».
Suivez-nous sur Telegram via le lien suivant : https://t.me/PressTVFr