Le chef de la diplomatie russe a réaffirmé que le Kremlin serait prêt à négocier sur l’Ukraine tant que l'Occident remplirait certaines conditions.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que le président Vladimir Poutine était « prêt » à mener des négociations avec l'Occident sur l'Ukraine où Moscou mène une opération militaire spéciale depuis février.
Il a indiqué que des pourparlers seraient possibles si Moscou était approchée avec « des propositions réalistes, fondées sur les principes d'égalité et de respect des intérêts de chacun, et visant à trouver des compromis et à équilibrer les intérêts de tous les pays.
« La perspective de négociation ne se concrétiserait cependant que s'il existe des propositions réalistes basées sur une approche d’égale à égale », a-t-il réitéré
Poutine a répété à plusieurs reprises que la Russie n'avait jamais refusé une offre de négociations. C'est « l'Ukraine [qui a refusé les pourparlers] sous les instructions directes de ses sponsors occidentaux », a-t-il noté.
Lors d’une session plénière du club de discussion international Valdai le 27 octobre, Vladimir Poutine s'est dit convaincu que tôt ou tard « de nouveaux centres de pouvoir émergeront dans le monde multipolaire et que l'Occident devra commencer à parler d'égal à égal de notre avenir commun ». « L'Occident a déclenché la guerre en Ukraine et commis de graves erreurs et ignore les intérêts des autres pays, leurs valeurs et leurs cultures », a-t-il dénoncé.
La Russie a lancé fin février « l'opération militaire spéciale » en Ukraine afin de défendre la population pro-russe des régions orientales de Donetsk et Louhansk contre les persécutions de Kiev.
En 2014, les deux républiques se sont séparées de l'Ukraine, refusant de reconnaître un gouvernement ukrainien soutenu par l'Occident qui avait renversé une administration démocratiquement élue favorable à la Russie.
« Parallèles avec la crise cubaine »
Plus loin dans ses propos, Lavrov n’a pas manqué d’établir une analogie entre la situation en Ukraine et la crise cubaine de 1962, lorsque l'Union soviétique et les États-Unis ont frôlé la guerre nucléaire.
À l'époque, le président américain John F Kennedy a compris que le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev avait prétendument déployé des missiles nucléaires à Cuba.
En octobre 1962, un capitaine de sous-marin soviétique a voulu lancer une arme nucléaire après que la marine américaine a largué des grenades sous-marines autour du sous-marin.
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Kennedy a secrètement accepté de retirer tous les missiles américains de la Turquie en échange du retrait par Khrouchtchev des projectiles nucléaires de Cuba.
Lavrov a déclaré qu'il y avait des « similitudes » entre le statu quo en Ukraine et la crise cubaine, principalement parce que la Russie était désormais menacée par les armes occidentales en Ukraine.
« Cette situation est très inquiétante. La différence est qu'en 1962, Khrouchtchev et Kennedy ont trouvé la force de faire preuve de responsabilité et de sagesse », a-t-il dit, regrettant que « maintenant, nous ne voyons pas une telle volonté de la part de Washington et de ses alliés ».
La Russie a dénoncé les États-Unis et leurs alliés occidentaux pour avoir rempli les entrepôts d’armes en Ukraine et entraîné ses soldats. L'Occident chercherait à faire perdurer les combats le plus longtemps possible afin d'épuiser et d'affaiblir la Russie.