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La Russie avertit l'ONU contre l'utilisation de la "bombe sale" par Kiev

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des manifestants anti-nucléaires à Bruxelles contestent le passage des trafics de matières radioactives, le 1er février 2016. ©Reuters

La Russie a déclaré que les projets en cours de l'Ukraine de déployer une soi-disant "bombe sale" pendant la guerre en cours dans l'ex-république soviétique équivalaient à un acte de "terrorisme nucléaire", exhortant les Nations unies à aider à éviter cette perspective.

« Nous considérerons l'utilisation de la "bombe sale" par le régime de Kiev comme un acte de terrorisme nucléaire », a averti l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia dans une lettre écrite lundi 24 octobre à l’adresse du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres et au Conseil de sécurité.

« Nous exhortons les pays occidentaux à exercer leur influence sur le régime de Kiev pour qu'il renonce à ses plans dangereux menaçant la paix et la sécurité internationales », a-t-il dit, ajoutant : « Nous appelons le secrétaire général des Nations unies à faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que ce crime odieux ne se produise. »

Les "bombes sales", également connues sous le nom de dispositifs de dispersion radiologique (RDD), ne sont pas aussi puissantes que les armes nucléaires, mais peuvent disperser des matières radioactives dans les zones ciblées lors de l'explosion.

Moscou a annoncé qu'il prévoyait d’informer mardi 25 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU de ses préoccupations à cet égard.

Les développements sont survenus au milieu de l’opération militaire spéciale russe en cours en Ukraine, lancée par Moscou fin février 2022.

Le Kremlin dit avoir lancé l'opération afin de défendre la population pro-russe dans les régions ukrainiennes orientales de Donetsk et de Louhansk contre les persécutions de Kiev.

En 2014, les deux républiques se sont séparées de l'Ukraine, refusant de reconnaître un gouvernement ukrainien soutenu par l'Occident qui avait renversé une administration élue démocratiquement en faveur de la Russie.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a répondu aux affirmations de la Russie sur l’éventuelle utilisation de "bombe sale" en accusant réciproquement Moscou d'avoir planifié une telle attaque et de l’imputer à Kiev. Les alliés occidentaux de l'Ukraine ont également rejeté cette remarque de la Russie, affirmant prétendument que Moscou tente de faciliter une escalade du conflit.

Dimanche 23 octobre, le département d'État américain a publié une déclaration conjointe des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, affirmant que Londres, Washington et Paris ne considéraient pas comme raisonnables les avertissements russes sur la possibilité que l'Ukraine utilise la bombe.

Lundi également, la mission britannique auprès des Nations unies a affirmé dans un tweet que « l'Ukraine n'avait pas d'armes nucléaires ».

Plus tôt, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré : « Toutes les parties devraient éviter toute action qui pourrait conduire à une erreur de calcul et à l'escalade de ce qui est déjà un conflit dévastateur. »

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis des dizaines de fois sur l'Ukraine, mais n'ont pu prendre aucune mesure significative, car la Russie a le droit de veto, avec les États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne et la France.

Pour rappel, le lieutenant-général Igor Kirillov, chef de la Force russe de protection contre les radiations, les produits chimiques et biologiques, a déclaré lundi dans un communiqué que l'Ukraine avait presque terminé de développer ce qu'il a appelé une "bombe sale".

Selon le communiqué, la soi-disant "bombe sale" sera composée d'éléments radioactifs « créant une contamination radioactive sur de vastes zones et pouvant également entraîner des maladies liées aux radiations » après la détonation.

L'avertissement de Kirillov est intervenu juste un jour après que le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a accusé l'Ukraine de préparer une provocation impliquant l'utilisation d'une telle bombe.

Selon le Kremlin, Choïgou a donné l'alerte lors d'appels téléphoniques dimanche 23 octobre avec ses homologues de l'OTAN des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France et de Turquie.

Séparément lundi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a également soulevé la question de la "bombe sale" disant développée par l'Ukraine lors d'une conférence de presse à la suite d'entretiens avec le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha.

Lavrov a déclaré que Moscou avait déjà pris des mesures pour soulever la question dans les structures internationales, en premier lieu aux Nations unies.

Lavrov a par ailleurs déclaré que le Kremlin n'était pas surpris par la réaction médiatique de l'Occident à l'utilisation possible d'une telle bombe par l'Ukraine en raison du « soutien inconditionnel que l'Occident apporte au président ukrainien ».

Bien qu'elle n'ait pas d’effets dévastateurs d'une arme nucléaire, une "bombe sale" pourrait tout de même contaminer de vastes étendues de terres avec des déchets radioactifs.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV