Des responsables du gouvernement français contestent la gestion des émeutes en Iran, alors que le porte-parole de l’Elysée a menacé les grévistes en France de recours à la force en cas de la poursuite des grèves dans le secteur pétrolier et gazier du pays. D’ailleurs la répression des Gilets jaunes reste dans la mémoire collective.
Le résident de l'Elysée et les responsables du ministère français des Affaires étrangères ont, à plusieurs reprises, fait des déclarations intrusives sur les récents troubles en Iran engendrés après la mort de la jeune femme nommée Mahsa Amini. La dernière en date remonte au jeudi 13 octobre lorsque Emmanuel Macron, président français, a soutenu les émeutiers en Iran dans un tweet qui s’est pourtant heurté à la vive réaction de Téhéran. Par la voix de son porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l'Iran a qualifié les déclarations du président français d'accusations politiques, d’interventionnistes et d'incitation des contrevenants à la violence, affirme Fars News dans un article publié samedi 15 octobre.
Nasser Kanaani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a souligné que la Constitution de la République islamique d'Iran reconnaît le droit de manifester pacifiquement et déclaré qu’il était surprenant que le président et certains responsables du gouvernement français aient condamné l'action des forces de sécurité iraniennes face aux violents et aux agitateurs alors qu’eux-mêmes, en réponse aux grèves dans les raffineries françaises, menacent les travailleurs de recourir à la force en cas de la poursuite des protestations. C’est une hypocrisie flagrante qui prouve une fois de plus que les droits de l'homme dans le dictionnaire de nombreux gouvernements occidentaux ne sont rien de plus qu'un jouet et un outil pour atteindre des objectifs politiques et s’ingérer dans les affaires d'autres pays, a-t-il dénoncé.
La grève pour des salaires plus élevés et des emplois de qualité se poursuit dans le secteur pétrolier et gazier en France et s’est élargie aux centrales nucléaires du pays. Citant le syndicat français FNMA, Reuters a rapporté le 12 octobre que certains travailleurs de l'EDF ont repris leur grève et reporté les travaux nécessaires à l’entretien et au maintien de 8 centrales nucléaires. La poursuite des grèves des syndicats français du secteur de carburant a causé des problèmes à des millions de conducteurs français. Actuellement environ un tiers des stations-service françaises sont confrontées à la pénurie d'essence.
C'est dans ces circonstances que le gouvernement français et ses responsables s’inquiètent pour le peuple iranien et publient par-ci par-là des déclarations interventionnistes, obligeant Téhéran à convoquer le chargé d’affaires de l’ambassade de France pour lui rappeler que le monde entier se souvient de la manière dont la police en France a traité les Gilets jaunes.
Le quai d’Orsay a récemment publié une déclaration interventionniste et trois conseillers du gouvernement français ont participé aux manifestations contre la République islamique à Paris. S’y ajoute l’action ridicule de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo qui a publié une caricature du président iranien. D’où la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade de France à Téhéran, en l'absence de l'ambassadeur français, par le ministère des Affaires étrangères de la RII qui s’est exprimé en ces termes :
Mais le gouvernement français est allé plus loin et tenté de sanctionner l'Iran en complicité avec d'autres membres de l'Union européenne. En signe de soutien aux émeutiers en Iran, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s'est adressée le 4 octobre aux législateurs français, déclarant que l'Union européenne cherchait à geler les avoirs de certains responsables iraniens et interdire leurs déplacements. Le ministre français des Affaires étrangères a ajouté : « Cette action de la France dans l'Union européenne vise des personnes qui, selon ses dires, ont affronté le peuple (émeutiers). »
De leur côté, les autorités de la RII ont sévèrement mis en garde contre les actions malveillantes de l’Union européenne : lors d’un entretien avec ses homologues européens en présence de Josep Borrel, le représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, le chef de la diplomatie iranienne, a averti que tout comportement non constructif serait confronté à des contre-mesures de la part de l’Iran.