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Joumblatt : « sans la Résistance, le Liban tombera »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Champ gazier Karish en Méditerranée. ©Reuters

Le leader socialiste libanais a souligné qu’« Israël s’est soumis au pouvoir du Hezbollah dans la démarcation et au besoin occidental de gaz », considérant que « le Liban a besoin du Hezbollah pour se défendre ».

Au Liban, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt,

« Israël a succombé à la force du Hezbollah dans la délimitation » de la frontière, a déclaré M. Joumblatt lors d’une interview accordée au journaliste Albert Kostanian, dans le cadre du programme 2030 sur la LBCI et cité par le site libanais francophone OLJ.

Selon lui, la politique des « drones » du Hezbollah a donc porté ses fruits, en référence aux trois drones que le Hezbollah avait lancés en direction de la plateforme gazière dans le champ de Karish, le 2 juillet.

Le Hezbollah avait également menacé à plusieurs reprises de prendre pour cible l’entité sioniste et ses infrastructures offshore si elle entamait l’exploitation du gaz avant qu’un accord ne soit conclu avec le Liban sur la délimitation de la frontière maritime.

Walid Joumblatt a expliqué que le régime israélien a dû céder aux pressions exercées par le Hezbollah dans cette affaire. « Le Liban a besoin du Hezbollah pour se défendre, il ne faut surtout pas nier son existence, car cela serait une grave erreur », a-t-il prévenu. Cependant, il faudrait qu’il devienne un organisme de défense, régi par l’État, ce qui permettra par la suite à ce dernier d’élaborer une stratégie de défense nationale, a-t-il ajouté.

« En tout cas, le Hezbollah a prouvé qu’il était très habile en diplomatie dans le cas de la démarcation, et pour cette raison, nous voulons qu’il intervienne également dans le cas de la démarcation des frontières terrestres avec la Syrie », a souligné le chef du Parti socialiste progressiste libanais.

Après que le projet d’accord dans l’affaire de la délimitation de la frontière entre le Liban et la Palestine occupée a été remis aux autorités libanaises et israéliennes par l’envoyé américain Amos Hockstein, il y a un climat d’optimisme quant à la possibilité que ce dossier touche à sa fin, et beaucoup sont d’avis que le Liban a arraché plus de points que le régime sioniste.

Dans ce droit fil, Abdel Bari Atwan rédacteur en chef du journal Rai Al-Youm s’est penché dans son nouvel éditorial sur cette affaire et a écrit : « Le niveau d’optimisme au Liban va crescendo quant à la possibilité de signer un accord sur la délimitation de la frontière avec la Palestine occupée, ce qui permettra l’extraction de gaz des eaux territoriales libanaises. Après une réunion lundi des trois présidences au palais de Baabda (Michel Aoun, Nabih Berri, Najib Mikati), il est devenu clair que les Libanais ont une position cohérente et unie quant au projet d’accord présenté par l’émissaire américain Amos Hockstein. »

« M. Elias Abu Saab, vice-président de la Chambre des représentants, a déclaré que le Liban annoncerait mardi sa position unifiée sur la proposition écrite de la partie américaine, mais que le gouvernement libanais n’aurait pas de réponse officielle tant que le représentant américain n’aurait pas résolu les préoccupations du Liban concernant cette proposition. Il semble que les diables (États-Unis et Israël) envisagent de faire des tergiversations en ce qui concerne les détails du projet d’accord, et la partie libanaise insiste sur le fait que ses droits sur Cana (Qana, ndlr) soient pleinement respectés », indique Abdel Bari Atwan.

Le chef du gouvernement intérimaire libanais Najib Mikati, qui semble le plus « enthousiaste » à l’idée de signer l’accord, a déclaré après avoir quitté le palais de Baabda : « Les choses vont dans le bon sens dans le dossier de la démarcation des frontières maritimes avec Israël, et son sourire était plus large que jamais, comme si des milliards de revenus gaziers étaient sur le point de commencer à remplir les caisses de la Banque centrale du Liban. »

Cependant, jusqu’à présent, tous les détails dudit accord et les informations y afférentes qui sont publiées n’ont pas été révélés et seules certaines informations sont publiées intentionnellement pour montrer que le Liban et le régime sioniste peuvent parvenir à un accord indirect et que le l’option d’une guerre aux frontières du Liban et de la Palestine occupée a été écartée.

Le point qui mérite réflexion est que la partie libanaise est plus unie et prête à signer l’accord, et c’est un événement rare au Liban depuis l’indépendance du pays. Par contre, de vives divisions règnent dans le camp israélien, notamment entre Yaïr Lapid, le Premier ministre par intérim, et son allié, le général Benny Gantz, ministre de la Guerre, d’un côté, et entre Benjamin Netanyahu le chef de l’opposition, et Benny Gantz de l’autre.

« D’une part, Lapid affirme qu’Israël conservera sa pleine souveraineté sur le champ Karish et que la société française Total, qui est responsable du forage dans le champ de Cana pour le Liban, indemnisera Israël en échange de son retrait de ce champ. D’autre part, Netanyahu a intensifié ses attaques contre Lapid et en critiquant l’accord dans l’affaire de la démarcation de la frontière maritime avec le Liban, il souligne que Lapid a remis les ressources naturelles d’Israël au Liban et au Hezbollah sans tenir de référendum ni de ratification par la Knesset (Parlement), et a juré de l’annuler s’il arrivait au pouvoir après les élections », précise l’article.

Tout le monde attend la « mini » réunion du cabinet de sécurité israélien jeudi prochain, censée discuter et ratifier l’accord, mais le différend interne persiste et l’affaire pourrait être portée devant la Cour suprême du régime sioniste.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV