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Le commandant en chef de l'US Air Force accuse la Russie de vouloir bombarder les soldats US en Syrie ...

Le drone Shahed-191 iranien. (Capture d'écran)

Que le commandant en chef de l’US Air Force, Alex Grynkewich sorte si soudainement de ses gondes et qu’il s’insurge en pleine conférence Air Space and Cyber 2022, tenue ce lundi 20 septembre dans le Maryland contre les « provocations syriennes » de l’arme de l’air russe dont la présence, dixit le général, est « devenue plus agressive depuis l’invasion ukrainienne », une agressivité « inquiétante » qui se manifeste par « le survol de plus en plus fréquent des troupes US au sol », et ce, bien que « nos aviateurs et gardiens soient en contact permanent chaque jour avec la Russie pour en intercepter et escorter les avions», afin de s’assurer que «nos soldats restent en sécurité », cela veut dire très clairement qu’il ne reste plus rien ou pas grand-chose de l’accord dit de déconfliction US/Russie en Syrie.

Vidéo: Première séquence projetée à la TV russe de l'attaque au drone Shahed 136 contre les blindés otaniens! 

Qu’al-Tanf reconvertie depuis 2016 et à la faveur de ce même accord de désescalade en base-arrière des F-16 d’Israël a perdu sa pertinence, que « les commandants russes » jusqu’ici trop réticents à heurter les Américains en Syrie changent littéralement de cap, quitte à se servir du contingent US comme d’un levier de pression anti américaine…

Car que se passerait-il par exemple si les Sukhoi-35 ou les MiG-29 russes à Hmeimim, qui bombardent en ce moment même et tous les deux trois jours les terroristes pro OTAN dans le Grand Idlib pour empêcher qu’ils ne partent sur le front de Kharkov ou d’Odessa, se mettent à balancer leurs bombes sur al-Tanf et de ratatiner une grosse partie des 900 GI’s qui continue à Homs à former le « Maghawir al-Thura » à l’effet de s’attaquer à l’armée syrienne, de déstabiliser Palmyre, de coordonner la méga casse du pétrole en Syrie orientale ou d’espionner au profit de l’entité sioniste les moindres agissements de l’armée syrienne sur la rive est de l’Euphrate ?

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Au stade actuel des choses au Levant, l’US Air Force, littéralement disparue de l’équation au Moyen-Orient grâce aux missiles de la Résistance, saura-t-elle réellement l’en empêcher ? À vrai dire, il y a là, à travers cette perspective d’une US Army bombardée par les Russes, la prolongation parfaitement logique de l’escalade US/Russie en Ukraine maintenant que Poutine a déclenché cette nuit le processus de l’annexion de Donetsk, de Louhansk et de Kherson par voie référendaire et qu’il l’a fait en réaction à l’offensive directe de l’OTAN à Kharkov, offensive qui l’a convaincu qu’à moins d’un traitement de choc, il n’y aurait pas une « happy end » à la guerre ou une « happy end » comme il faut.

Est-ce de ce traitement de choc qu’a peur le général Grynkewich, traitement de choc dont la Syrie serait porteuse ?

Tout au long de ces sept derniers mois, la propagande de guerre otanienne s’est axée sur une soi-disant « incapacité de l’armée de l’air russe à acquérir la supériorité aérienne en Ukraine ». Un général US comme James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique, s’en est même fait une thèse il y a deux jours, en soulignant que les « 55 avions de combat à voilure fixe » que Moscou a perdus depuis février, c’est l’œuvre d’une DCA ultra performante ukrainienne qui tout en tirant, a réussi à garder « 80% de l’armée de l’air ukrainienne, intact » !  

Il est vrai que le refus russe à procéder dès le J+1 de l’opération spéciale à des frappes aériennes massives à l’américaine contre les oblasts et localités ukrainiennes, genre celles que Bush avait lancées contre l’Irak en 2003, a permis à l’OTAN d’établir ses radars aériens et d’exploiter à fond ses AWACS qui servent d’interface aux systèmes de missiles anti aériens soviétiques de Kiev et qui les aident sans avoir à allumer leurs radar, à détecter tout sur le mouvement des avions, des hélicoptères, voire même des missiles de croisière russes. Cet astuce otanienne, une réminiscence de la guerre de 2020 dans le Caucase sud (Arménie/Azerbaïdjan) a privé en sept mois de guerre, l’armée de l’air russe de la possibilité d’opérer à haute altitude et d’avoir une vue panoramique des positions du camp d’en face, et partant d’infliger des coups fatals aux réseaux intégrées de la défense aérienne adverse. Cela s’est avéré lourd en termes tactiques.

Au fait l’interface AWAC US/SAM ukrainien a constamment poussé l’armée de l’air russe à opérer à basse altitude pour éviter les missiles intercepteurs ennemis avec ce que cette attitude a créée de contre performant sur un front aussi complexe que celui de l’Ukraine. Surfant sur la vague, les Yankees ne comptent d’ailleurs pas d’en rester là et selon les toutes dernières informations travaillent à inclure aux portes de la Russie des DCA de conception otanienne comme NASAMS qui restent parfaitement compatibles avec les AWACS et qui pourront faire une bouchée de pain des avions russes même si ces derniers agiraient en basse.

Est-ce quelque chose dans ces zones-là qui est en train de changer pour que Grynkewich panique à ce point et qu’il s’emporte autant contre la Russie allant jusqu’à accuser les « commandants enragés de Poutine de vouloir rattraper leur défaite ukrainienne en Syrie » ? Visiblement. En effet, une DCA intégrée qu’elle soit de fabrication soviétique comme celle de l’Ukraine ou norvégienne comme NASAMS ne saurait entrer en interaction avec les AWACS si elle est ciblée juste avant la phase inter-connective par les drones à la fois parfaitement invulnérables aux mouvements radars et totalement réceptifs pour toute forme de radiation. Y a-t-il des armes capables de jouer ce double jeu ? Oui des drones de croisière genre Haydar-2, engin spécialement conçu pour être monté sur des hélico de type Mi-24 Crocodile, Mi-28 Chasseur de nuit ou Ka-52 Alligator russes qui s’en raffoleront le jour où ils s’en seront dotés pour en venir à bout des NASAMS otaniens.

Mais le défi d’un hélico « russe » doté de Heydar-2 serait encore plus compliqué à relever pour l’interface AWAC/SAM, si par exemple Heydar-1, un autre type de missile de croisière s’invite lui aussi dans le jeu surtout qu’il s’agit d’un engin apte à être tiré à partir des Shahed-129 que Poutine a déjà injecté au front anti OTAN.

Mais est-ce tout ?

Peut être pas. Car une décennie de guerre en Syrie c’est bien trop longue pour que deux partenaires de guerre que sont l’Iran et la Russie n’aient pas pensé à synchroniser lors de leurs innombrables raids conjoints contre les positions des terroristes, certaines opérations Avion-Drone ou Hélico-Drone, soit une expérience parfaitement inouïe que l’armée russe saurait appliquer en cette phase de mobilisation général en Ukraine maintenant que les drones iraniens viennent de vivre leur troisième semaine de combat à succès à Kharkov et à Nikopol. Une revue comme The Drive, liée au Pentagone utilise le terme Collaborative Combat Aircraft pour ce type d’opération et avoue que l’US Air Force n’en est qu’au stade d’essai.

« Faire équipe avec le MQ-28, ainsi que d'autres avions de combat sans pilote, pour travailler comme protection organique pour les actifs vulnérables de grande valeur - ravitailleurs, surveillance et avions de commandement et de contrôle habité, voila une idée à laquelle l’US Air Force travaille depuis longtemps mais sans succès. L'Air Force a testé cela dans une mesure limitée. Ghost Bat a été discuté comme jouant un tel rôle dans le passé, par exemple, et Général Atomics a proposé un concept d'avion « protecteur » dédié. » 

Vidéo: l'attaque contre l'Usine Antonov à l'aide de drones, le 19 sept/Avia

Ce stade d’essai est-il déjà franchi par Russie-Iran ? Possible vu la colère et la crainte de Grynkewich. C'est d'autant plus probable que l'Iran s'apprête à acheter 64 avions de chasse Su-35, un quasi chasseur de 5e génération, à la Russie pour former cinq escadrons de chasse et qu'il compte suivant ses expériences avec la Russie en Syrie, de synchroniser leur action avec ses drones... 

La toute dernière opération des drones russes de conception iranienne Ceran 2-Shahed 135 remonte à il y a quelques heures alors que les Su 35 ne se trouvaient trop loin. Avia.pro écrit : 

Photo: un convoi militaire pulvérisé à Nikolayev/Avia.pro

"Le drone "Geran-2" a porté un nouveau coup aux troupes ukrainiennes. Selon des données préliminaires, le véhicule aérien sans pilote Geran-2 a heurté un camion de l'armée dans lequel jusqu'à 10 militaires ukrainiens pouvaient se déplacer. Le coup est tombé sur un convoi militaire se dirigeant vers la région de Kherson. L'utilisation du drone kamikaze Geran-2 est attestée par les débris trouvés sur le site de la cible touchée, à savoir les éléments de l'aile du drone , ainsi que le numéro de série de le drone. Malgré les affirmations de l'armée ukrainienne selon lesquelles le drone aurait été abattu avant de pouvoir frapper, la nature des dommages causés aux éléments de l'aile indique qu'il a largement bien fonctionné. Ces drones sont des moyens extrêmement efficaces pour atteindre des cibles et très probablement un appui pour des raids aériens habités"

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SOURCE: FRENCH PRESS TV