Le discours d’hier du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de l'Arbaïn était très différent de ceux précédents, non seulement par des messages fermes adressés aux parties libanaises, régionales et internationales mais aussi par un état de colère annonçant que sa patience s’épuise et que la guerre pour la libération des gisements gaziers et pétroliers du Liban risque de s’éclater à tout moment et de se transformer en une guerre régionale dont on voit les signes en Irak, en Syrie et au Yémen, affirme le journal Rai al-Youm, dans son éditorial du dimanche 18 septembre.
Nous ne cherchons aucune escalade mais nous voulons que le Liban extraie du gaz ; nos yeux et nos missiles sont rivés sur Karish ; les Israéliens, les Américains et leurs alliés ont suffisamment de données sur le sérieux de la Résistance qui est prête à faire face à toute confrontation, a déclaré le secrétaire général du Hezbollah lors de son discours prononcé hier à l’occasion d’Arbaïn.
Au terme de la marche organisée à Baalbek situé à environ 67 km de la capitale libanaise, Beyrouth, le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, a remercié les participants pour leur présence massive et bénie, affirmant que refuser de s’humilier et garder l’espoir malgré les calamités sont des leçons à tirer de l’Arbaïn de l’imam Hussein (béni soit-il).
La marche de l’Arbaïn en Irak, qui a réuni vingt millions de fidèles, est sans précédent dans l'histoire en termes de nombre de visiteurs, s’est-il félicité en remerciant le peuple, les responsables et toutes les parties en Irak pour leur grande générosité, leur présence, leur hospitalité, leur humilité et leur amour.
Le secrétaire général du Hezbollah a évoqué le massacre en 1982 de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila à Beyrouth, le qualifiant de crime le plus odieux jamais commis dans l’histoire du conflit arabo-israélien. Des milices libanaises armées par le régime sioniste ont fait irruption dans les camps et ont brutalement tué des milliers de civils ; environ 1 900 martyrs libanais et quelque 3 000 martyrs palestiniens ont été les victimes du massacre de Sabra et Chatila, or les auteurs de crime sont restés impunis, a-t-il déploré.
Seyyed Hassan Nasrallah a dénoncé l’absence de tout soutien US pour protéger les Libanais et les Palestiniens face au massacre de Sabra et Chatila ou tout autre événement. De fait, il a salué les jeunes Palestiniens pour leur attachement aux principes et leur présence active sur le terrain.
Ailleurs dans ses remarques Seyyed Hassan Nasrallah a souligné une fois de plus qu’une occasion en or s’offre au Liban pour qu’il exploite ses ressources gazières et remédie ainsi à la crise qui frappe le pays de plein fouet. Lui de souligner que le Hezbollah ne cherche aucune escalade et a donné une réelle opportunité au gouvernement libanais pour que les négociations sur les différends maritimes avec le régime sioniste aboutissent.
Cependant, il a réitéré la mise en garde du Hezbollah contre toute extraction de gaz du champ de Karish avant que le Liban n'obtienne ses demandes légitimes : c'est une ligne rouge, a averti Seyyed Hassan Nasrallah, affirmant que la résistance, et non pas la souplesse, est le seul moyen de récupérer les droits.
Et lui d’ajouter que « nous ne participons pas aux négociations sur la démarcation des frontières mais nos yeux et nos missiles sont rivés sur Karish », avertissant que les Israéliens, les Américains et leurs agents ont suffisamment de données sur le sérieux de la Résistance qui est prête à fait face à toute confrontation imposée par l’autre partie.
Atwan indique que l’indignation par rapport aux négociations entre le gouvernement libanais et le régime israélien par l'intermédiaire d'Amos Hochstein, le médiateur américain, se manifeste à travers chaque phrase formulée par le secrétaire général du Hezbollah qui se doute déjà du plan israélo-américain pour gagner du temps et éviter de faire des concessions.