Combien de fois les puissances occidentales ont-elles tenté de se servir de l'Afrique à titre de levier de pression contre les Etats qui leur tiennent tête? Cela va au-delà de l'imaginable. Mais cet effort se heurte désormais à un front africain solide qui sait dire non mais qui de surcroit se rallier aux Etats non politiquement correct pour l'Occident. C'est le cas du Mali a provoqué unn séisme au Sahel en mettant un terme à 8 ans d'occupation militaire que lui impose la France au nom de la lutte contre un terrorisme occidentogène. Au terme de deux jours de visite à Bamako, marqué par des accords sur un élargissement tous azimuts des coopérations irano malienne et ce dans tous les domaines y compris la sécurité et la défense ce qui suppose que l'Iran pourra envoyer ses conseillers militaires se battre aux côtés des FAMAs contre le terrorisme, visite où les deux parties ont abordé ensemble la question des sanctions illégales et injustes anti Iran et anti Mali imposées par l'Occident, l'Iranien Amir Abdollahiyan s'en est allé en Tanzanie. Dans quel contexte?
Cette visite intervient alors même que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dont est membre la Tanzanie a exprimé, dans un communiqué publié le jeudi 18 août, son « mécontentement » face aux « mesures punitives » ciblant les pays africains prévues par la loi relative à la lutte contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique adoptée par le Parlement américain en avril dernier. Le Sommet a exprimé son mécontentement concernant le fait que le continent soit la cible de mesures unilatérales et punitives en vertu de la loi sur la lutte contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique, récemment adoptée par la Chambre des représentants des Etats-Unis, et a réaffirmé sa position de principe de non-alignement à tout conflit extérieur au continent », a indiqué la SADC dans le communiqué publié à l’issue de son 42e Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement, qui s’est tenu le 22 aoûut à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
Le bloc régional regroupant seize pays a également précisé avoir mandaté son président pour « notifier au président et au Congrès des Etats-Unis la forte opposition de la SADC à cette loi » et a « exigé que cette question soit inscrite à l'ordre du jour des réunions de l’Union africaine (UA) ». Plus grande organisation régionale en Afrique, la SADC regroupe actuellement 16 pays membres, en l'occurrence l'Afrique du Sud, l'Angola, le Botswana, la RDC, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, l’île Maurice, le Mozambique, la Namibie, Eswatini, les Seychelles, la Tanzanie, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe. Et c'est à la lumière de la bien perceptible émergence d'un front africain anti sanction US/Occident que le MAE iranien arrive en Tanzanie pays et cela a tout son sens. L'Afrique casse le régime de sanctions hostiles aux pays indépendants?
La première réunion commerciale Iran-Tanzanie a débuté à Dar as-Salaam ce jeudi 25 août avant-midi en présence du ministre iranien des Affaires étrangères et du vice-ministre tanzanien des Affaires étrangères. Des hommes d'affaires et des activistes économiques du pays et de la Tanzanie sont présents à la réunion au début de laquelle ils ont présenté leur domaine d'activité.Après avoir visité le Mali et rencontré des responsables du pays, Hossein Amirabdollahian est arrivé mercredi soir à Dar as-Salam et y a été accueilli par le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Librata Mula Mula.À son arrivée en Tanzanie, le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu'une feuille de route serait préparée en coopération avec la Tanzanie concernant le développement des relations bilatérales dans diverses dimensions et qu’elle donnerait un coup d’accélérateur aux relations bilatérales.
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Après la Tanzanie, Amir Abdollahian est censé se rendre à Zanzibar. Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hossein Kanaani, avait précédemment déclaré à ce propos : « Ce voyage s’effectue en termes de la politique étrangère de la RII et de l’accent mis par le président iranien, Ebrahim Raïssi sur une attention particulière à l'Afrique et à ses capacités et cela pourrait fournir le terrain à l’élargissement des relations économiques et commerciales avec les pays, où se rend le chef de la diplomatie. »
Cet élargissement relationnel Iran-Afrique semble aussi aller vers l'Afrique anglophone dans la mesure où des médias nigérians ont rapporté mercredi soir que l’Iran et le Nigéria prévoyaient d'étendre la coopération militaire. Selon Daily Post, le ministre nigérian de la Défense, Bashir Salihi Magashi a accueilli hier l'ambassadeur d’Iran, Mohammed Alibek, au bâtiment du ministère de la Défense dans la ville d'Abuja mercredi 24 août. Le ministre nigérian de la Défense s’est exprimé en ces termes : « Le Nigéria connaît de véritables alliés et plaide pour leur soutien, à un moment où le pays lutte contre de multiples menaces contre son intégrité territoriale. » Magashi a d’ailleurs appelé Alibek à avancer des modèles applicables pour établir des interactions fortes entre les forces armées des deux pays.
Récemment, l'Iran et le Nigéria ont signé 9 documents de coopération dans divers domaines depuis le tourisme, la culture, le pétrole, l'agriculture au sport et commerce. La sixième réunion des commissions mixtes de la République islamique d'Iran et de la République fédérale du Nigéria s'est tenue récemment à Téhéran en présence du ministre de l'Industrie, des Mines et du Commerce, Reza Fatemi Amin et du ministre nigérian des Affaires étrangères, Zubiru Dada.Lors de la récente réunion, Zubiru Dada a déclaré : « Aujourd'hui, nous avons eu de bonnes négociations avec le vice-président et d'autres responsables iraniens. Je remercie également toutes les personnes qui ont organisé la tenue du sixième sommet économique conjoint des deux pays, et je remercie également le gouvernement de la RII pour sa bonne hospitalité. »