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Dôme de fer à Chypre ; USA accusent Ankara de soutien au terrorisme

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le coup dur de Washington contre la Turquie affecte le pays dans tous les aspects. ©Reuters/Illustration

Alors que la normalisation avec Israël semblait être la condition sine qua non d’un retour en grâce de la Turquie chez le gouvernement américain, les premiers signes d’une trahison commencent à apparaître sur la donne turco-américaine. Au coup économique dû à la notation négative de Moody’s que touche l’économie turque, s’ajoute l’implantation des batteries de Dôme de fer israélien à Chypres, rien que pour écarter les menaces de la Turquie.

Le coup dur de l’Amérique contre la Turquie détruira l’économie du pays : il perturbe le régime d’emprunt, met en faillite les entreprises et renvoie Recep Tayyip Erdogan dans le sombre.

Le département américain à la Défense ayant explicitement confirmé les crimes de guerre de la Turquie en Syrie, le pays ne peut plus être membre de l’OTAN comme le stipule l’article 5 de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Mais quels sont les autres effets de la cette prise de position extrême de Washington sur l’économie et la politique turque ?

La dette turque s’élève maintenant à environ 460 milliards de dollars que le pays doit remplacer par de nouveaux emprunts et en rembourser une partie pour rester sur le marché mondial. Son inclusion sur liste des pays ayant commis des crimes de guerre fait chuter sa cote de crédit, ce qui compliquera le processus d’emprunt et obligera les entreprises turques à obtenir des prêts avec des taux d’intérêt plus élevés ou à se tourner vers le marché obligataire coûteux ; dans les deux cas, l’économie turque subira plus de pression qu’auparavant.

 

Moody’s, l’agence new-yorkaise de recherche financière et de notation indépendante, a abaissé la note de crédit de la Turquie de B2 à B3 avec une perspective négative, ce qui a provoqué la colère des responsables du gouvernement d’Erdogan, mais en vain. Le mois dernier, l’agence de notation américano-britannique, Fitch, a fait de même en abaissant la note de crédit de la Turquie de B+ à B avec une perspective négative. De telles démarches se poursuivant, les investisseurs étrangers reçoivent le signal de sortie de l’économie turque.

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La nouvelle intervient alors que Chypre, à l’autre côté des frontières turques, cherche à acheter le système de défense antiaérienne israélien Dôme de fer à un moment où les relations entre Ankara et Tel-Aviv font couler de l’encre, le journal grec Kathimerini rapportant que Tel-Aviv envisage de vendre le système antimissile Dôme de fer à Chypre et que l’armée chypriote l’utilisera pour se protéger contre la menace de la Turquie.

Annonçant la mise en œuvre de la décision gouvernementale par le ministère de la Défense de Chypre, le journal grec a affirmé que les contrats liés à cet accord ont déjà été signés avec Tel-Aviv sans toutefois indiquer une date pour la finalisation de l’accord ni le nombre de systèmes antimissiles que Chypre a l’intention d’acquérir.

Le lieutenant-général Demokritos Zervaakis, chef d’état-major de la garde nationale chypriote, s’est rendu en Palestine occupée en mars dernier pour examiner le système antimissile Dôme de fer qui, selon Kathimerini, sera utilisé contre des actions potentiellement hostiles de la Turquie, dont le vol des drones dans le ciel du Chypre-Nord occupé par la Turquie. Étant donné que le Dôme de fer est un projet israélo-américain conjoint, sa vente à un pays tiers ne peut se faire sans l’approbation des deux pays, a noté le journal The Times of Israel.

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Certaines sources ont déclaré que la décision de Tel-Aviv de vendre le système Dôme de fer à Chypre était liée au mécontentement des autorités sionistes de l’éventuelle nomination d’Ufluk Ulutas en tant qu’ambassadeur turc en Palestine occupée, le site Web sioniste Ynet rapportant aujourd’hui, dimanche 21 août, que le président Erdogan prévoit de nommer l’ambassadeur de Turquie en Palestine occupée avant les élections à la Knesset début novembre.

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Ynet affirme que Tel-Aviv craint la possibilité de la nomination d’Ufluk Ulutas, le chef du Centre de recherche stratégique du ministère turc des Affaires étrangères, comme ambassadeur du pays en Palestine occupée, soulignant que le régime sioniste le considère comme étant fortement anti-israélien et même antisémite.

Ayant fait ses études dans une université hébraïque à Qods, Ulutas maîtrise l’hébreu. Dans un article publié il y a un mois, il a dénoncé l’occupation des terres palestiniennes par Israël et a accusé ce dernier de nettoyage ethnique. En outre, il a vivement critiqué dans des tweets la normalisation des relations avec Israël.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV