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Pourquoi Erdogan normalise avec tous ses voisins, sauf la Syrie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats turcs à Idlib. (Illustration)

Pourquoi Erdogan se réconcilie-t-il avec tous ses ennemis et leur fait-il des concessions, à l'exception du voisin syrien ? « Parler de son rapprochement avec l'Égypte, sera-t-il un prétexte pour une plus grande ouverture à Israël ? », s’interroge le rédacteur en chef du journal Rai Al-Youm dans une note éditoriale du 3 décembre.

« Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé hier lors d'une réunion avec des journalistes que son pays avait l'intention de se rapprocher progressivement d'Israël, de l'Égypte et de l'Arabie saoudite, après avoir ouvert une nouvelle page dans les relations avec les Émirats arabes unis après la visite de Cheikh Mohammed ben Zayed, prince héritier d'Abou Dhabi à Ankara il y a deux semaines, mais les souhaits sont une chose et la réalité sur le terrain en est une autre », a écrit Abdel Bari Atwan.

 

 

L'objectif principal de la politique « régressive » d’Erdogan qui consiste à ouvrir de nombreux fronts à la fois, est de renforcer les relations avec Tel-Aviv, comme en témoignent les deux entretiens téléphoniques « intimes » avec le chef du régime sioniste Yitzhak Herzog et son Premier ministre Naftali Bennett, après la libération d'un couple israélien arrêté pour espionnage. Au cours de ses entretiens, il a souligné sa volonté de développer les relations entre Ankara et Tel-Aviv et de consolider la coopération bilatérale, nous rappelle l’article de Rai Al-Youm.

Il est à noter que le président turc souhaite la normalisation et la réconciliation avec tous ses ennemis et opposants, et qu’il est prêt à leur faire des concessions inattendues, à l'exception de son voisin syrien, avec lequel la normalisation et la résolution des différends peuvent conduire à trouver des solutions à la plupart de ses crises internes et externes, dont les crises financière et économique.

« Alors que le processus d'ouverture envers Damas, notamment de la part des pays arabes du golfe Persique, avance à une vitesse inattendue ces jours-ci, le président turc durcit ses positions et rejette toute pression en ce sens, y compris la pression russe, car il ne veut pas entendre la “Syrie d'Assad” de qui que ce soit », ajoute Atwan.

Le Dr Hassan Mahli, un écrivain spécialisé dans les affaires turques et les relations turco-syriennes en particulier, a expliqué la position d'Erdogan en disant qu’« il est tombé dans un fossé dont il ne peut sortir, alors que fera-t-il de plus de 100 000 Syriens qui sont ses alliés et bénéficient de son soutien financier à Idlib et dans d'autres régions dans le nord de la Syrie, ou encore de 35 000 Tchétchènes armés, en plus de milliers d’éléments ouïghours, turkmènes et azéris, et plus de neuf millions de citoyens syriens, dont cinq millions de réfugiés ? La réconciliation signifie que la Turquie absorbe un grand nombre de ces réfugiés et terroristes, ce qui est prélude à une révolution contre lui, d'autant plus que l'hostilité raciste turque envers les Syriens s'intensifie considérablement ces jours-ci.

 

« Dix-huit mois après les élections présidentielles turques, le président Erdogan se trouve dans une passe plus que délicate. L'opposition contrôle le conseil municipal dans les deux plus grandes capitales économique et politique respectivement Istanbul et Ankara, et les actions d'Ekrem Imamoglu, le maire d'Istanbul, probable candidat de l'opposition à la présidence, qui risque de se lever, et le lancement prochain d’une nouvelle vague de manifestation contre Erdogan, son despotisme, et sa mauvaise gestion, préoccupent énormément le président turc », a précisé le Dr Hassan Mahli.

Les glorieuses « dix années » au cours desquelles le Parti de la Justice et du Développement (AKP) a concrétisé la réalisation d’énormes projets économiques et politiques sous la direction d'Erdogan s'érodent rapidement, et les fatwas émises par certains « cheikhs » au sujet de sa nouvelle « étape » pour lutter contre l'usure n'ont convaincu personne et sont une source de moquerie.

« La crise économique est le plus grand défi pour le président Erdogan et le Parti de la Justice et du Développement. Il semble que la glorieuse décennie Erdogan touche à sa fin, selon la plupart des experts économiques turcs que nous avons contactés, et les prochains mois qui précèdent les élections de 2023 seront difficiles pour la Turquie et son peuple, et pleins de déplaisantes surprises », a-t-il fait savoir.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV