Le Hezbollah est le défi le plus important auquel fera face le futur chef d’état-major des forces armées israéliennes. (Illustration)
Vu les crises internes et externes dans les territoires occupés, en particulier les différends avec le Liban sur la démarcation des frontières maritimes, le futur chef d’état-major des forces armées israéliennes qui succédera en janvier à Aviv Kochavi, aura de gros défis à relever.
Dans une note publiée par le journal Maariv, Tal Lev-Ram, analyste israélien des questions militaires mentionne comme suit les défis auxquels sera confronté le futur chef d’état-major des forces armées sionistes :
- L’accord sur le nucléaire iranien qui est sur le point d’être signé, pourrait réduire la possibilité de recourir à l’option militaire contre l’Iran alors que l’armée israélienne se prépare depuis deux ans à l’attaque contre les installations nucléaires iraniennes. Aujourd’hui Israël n’a plus aucune option crédible pour attaquer l’Iran, mais cela ne change rien à la tâche du futur chef d’état-major qui doit augmenter dans les années à venir le niveau de préparation de ses forces pour des conflits militaires et des échanges de coups avec l’Iran en raison de la guerre silencieuse en cours entre les deux parties.
- La crise des effectifs dans les institutions militaires, en particulier les rangs intermédiaires, dont l’érosion continue est clairement perceptible de sorte que la crédibilité des officiers supérieurs est sérieusement atteinte, ce qui nécessite un changement fondamental au sein de l’armée.
- En dépit des formations renforcées apportées aux unités d’élite et aux forces aériennes et de l’achat d’armements dans le cadre des efforts fournis ces dernières années par l’armée israélienne pour améliorer ses capacités de combat sur le front nord, le défi le plus important, voire le plus dangereux, c’est la possibilité élevée d’un conflit majeur avec le Hezbollah suite à la récente escalade des tensions qui provient des différends entre le Liban et Israël sur la frontière maritime et le champ de Karish.
- La perte progressive de la « liberté absolue » de l’armée de l’aire israélienne malgré sa soi-disant supériorité, et pour cause : les systèmes de défense aérienne de l’adversaire qui, pendant la période de tension, l’obligent à réfléchir deux fois avant d’envoyer tout drone dans l’espace aérien voisin. En effet, la prise pour cible de drones israéliens nécessite une riposte qui ouvre la voie à une escalade que même Israël ne souhaite pas.
- La bande de Gaza et la Cisjordanie. À Gaza où l’armée sioniste cherche à ne pas intervenir dans les conflits, elle s’est toutefois piégée à plusieurs reprises. Même le cessez-le-feu qu’elle suggère semble n’être qu’un rêve plutôt qu’une décision intelligente. Quant à la situation sécuritaire en Cisjordanie, les commandants sionistes sont convaincus que le mandat de Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, touche à sa fin et les signes de tensions se font d’ores et déjà sentir à Jénine et à Naplouse où les individus armés sont toujours plus nombreux et l’armée israélienne se voit contrainte d’intervenir dans les conflits.
C’est dans ce contexte que Tel-Aviv a présenté, par le biais de médiateurs, une nouvelle proposition au Liban pour la résolution de la crise de la démarcation des frontières maritimes contestées entre les deux parties. Selon la chaîne 4 de la télévision israélienne, Tel-Aviv a toutefois souligné aux médiateurs qu’il n’abandonnerait pas la question de la plate-forme de forage qu’il a récemment installée dans le champ pétrolier et gazier de Karish.
La zone maritime contestée entre le Liban et le régime sioniste est de 860 kilomètres carrés où sont enfouies d’importantes sources de pétrole et de gaz. À l’heure actuelle, des négociations indirectes sont en cours entre Beyrouth et Tel-Aviv avec la médiation d’Amos Hochstein, l’envoyé spécial des États-Unis, et la supervision des Nations unies. À ce stade, le Liban attend le retour de Hochstein avec la réponse de Tel-Aviv concernant le tracé de la frontière basé sur la ligne 23 et le champ de Qana.
Dans la foulée, les médias publics israéliens rapportent que des individus affiliés au Hezbollah ont placé un certain nombre de conteneurs aux frontières du Liban et de la Palestine occupée, tout en menaçant les soldats sionistes.
Les allégations interviennent alors qu’hier soir, samedi 20 août, une source officielle libanaise a déclaré sous le couvert de l’anonymat que « nous sommes vraiment sur le point de parvenir à un accord sur la délimitation des frontières maritimes avec le régime sioniste ».
« Nous avons été informés que la réponse apportée par le médiateur américain Amos Hochstein au nom du régime sioniste est une réponse positive à la proposition du Liban et il viendra bientôt à Beyrouth », a rapporté Sputnik.